Pourquoi le froid n’est pas coupable, pourquoi le couvre-feu de 18h est une aberration

Chers amis,

Un malentendu règne sur le froid et le rhume, entretenu par l’expression « attraper froid ».

Contrairement à une idée répandue, la baisse des températures n’est pas, en soi, responsable de la hausse des cas de rhumes, de grippe et désormais de Covid que nous connaissons en hiver !

Les vrais responsables, ce sont les virus. Je vous en parlais récemment : la seule famille des coronavirus est à elle seule responsable de 15 à 30% des rhumes[1].

Les termes de « coup de froid » ou de « refroidissement » pour parler des infections des voies respiratoires supérieures nous induisent donc en erreur.

Porter une écharpe, un bonnet et des gants vous protège de la sensation de froid… mais pas des infections virales !

Cette confusion est entretenue par la sensation de froid qui nous étreint avant que la fièvre, les éternuements ou la toux ne se déclarent : mais cette sensation de froid est l’effet, et non la cause !

C’est donc un symptôme avant-coureur de l’infection.

Voici les 3 véritables raisons pour lesquelles les infections virales se multiplient lorsque les températures baissent.

1 – Un système immunitaire plus faible en hiver

Notre système immunitaire est plus fragile en hiver et c’est ce qui nous expose davantage.

Il y a tout d’abord, et c’est extrêmement bien documenté, la chute de nos taux naturels de vitamine D.

Cette vitamine – en fait une hormone – joue un rôle incontournable dans la solidité de nos défenses immunitaires : non seulement, sous nos latitudes, nous ne synthétisons naturellement de la vitamine D au soleil qu’entre les mois de mai et d’octobre, mais en plus cette capacité baisse avec l’âge.

Voilà pourquoi la complémentation en vitamine D est indispensable dès la fin de l’été. Et ce d’autant plus que de faibles taux de vitamine D sont associés à une augmentation des infections au Covid-19, et au développement de cas plus graves.

Si vous voulez en savoir plus sur ce sujet, je vous renvoie à l’enquête détaillée que j’avais publiée sur ce sujet.

Là où le froid joue un rôle, c’est que la lutte contre la sensation de froid peut réclamer une dépense énergétique importante.

D’où également la plus grande fatigue qui nous tombe dessus vers la fin de l’automne.

Notre organisme, pour le dire simplement, ne peut pas être au four et au moulin ! L’énergie qu’il dépense pour lutter contre des conditions climatiques moins clémentes est une énergie en moins pour assurer le bon fonctionnement de notre système immunitaire.

C’est pourquoi la lutte contre la fatigue et pour le renforcement du système immunitaire vont de pair : une bonne alimentation, un bon sommeil, etc.

2 – Certains virus sont plus virulents en hiver

Tous les virus ne réagissent pas de la même façon aux conditions climatiques : certains résistent bien au froid, d’autres mieux à la chaleur.

Mais il y a aussi l’humidité ou la sécheresse qui entrent en compte.

Les virus du rhume sont souvent plus virulents en hiver… mais lorsque le temps est sec ! Pour une raison toute bête : par temps sec, les muqueuses du nez sont plus fragiles.

Un temps sec et froid favoriserait également la circulation des gouttelettes « véhicules » des virus de la grippe, en les rendant plus légères[2].

On peut imaginer que le même mécanisme est à l’œuvre avec les virus responsables du Covid.

3 – Le piège de la promiscuité

Un effet pervers du froid : il nous invite à nous retrancher dans des espaces clos, en famille, entre amis, entre collègues.

Or, ce sont là les conditions parfaites pour la transmission « aérienne » d’un virus : beaucoup de gens dans une pièce fermée !

Le froid et le mauvais temps invitent également à prendre davantage les transports en commun, ce qui favorise plus encore la promiscuité. Conditions idéales pour être exposé à un virus type rhume/grippe/covid.

Il y a des moyens simples de contrecarrer cet effet de promiscuité de l’hiver.

L’un des plus importants, vous le connaissez, consiste à ouvrir régulièrement les fenêtres afin de renouveler l’air ambiant le plus possible. Or c’est quelque chose que l’on fait spontanément moins par temps froid.

Une autre mesure consiste à éviter les endroits à forte fréquentation.

C’est pourquoi je suis, à titre personnel, effaré par l’annonce du couvre-feu généralisé à 18h en France.

Car il est prévisible qu’une telle mesure va augmenter la concentration de la clientèle dans des lieux clos comme les supermarchés… et donc favoriser la propagation des virus !

C’est ce qui s’appelle marquer contre son camp !

Portez-vous bien,

Rodolphe Bacquet


[1] https://alternatif-bien-etre.com/coronavirus/plus-efficace-que-le-vaccin-le-rhume/

[2] Court, M. (2017). Un temps froid et sec, une aubaine pour la grippe. LeFigaro, Santé. https://sante.lefigaro.fr/article/un-temps-froid-et-sec-une-aubaine-pour-la-grippe/