Le déconfinement aura probablement lieu dans moins deux semaines.

Cela vous laisse 11 jours pour… expérimenter le jeûne intermittent !

Cette alternative aux longues cures de jeûne est facile à suivre et s’adresse à tous ceux qui désirent se reconnecter à leur corps et au sentiment de satiété.

Pourquoi maintenant ?

  • Pour purifier l’organisme des toxines accumulées pendant cette période sédentaire ;

  • Pour retrouver de l’énergie et du tonus avant la « reprise » du 11 mai ;

  • Pour vous aider à mieux dormir et retrouver un bon rythme ;

  • Pour perdre les kilos accumulés pendant le confinement.

Quand on veut débuter le jeûne intermittent, il est important d’être centré sur son corps, ses besoins et le plaisir de manger. Alors exit le stress, les plannings chargés et le rythme métro-boulot-dodo qui accaparent notre corps et notre esprit. Profitons du « calme » avant la reprise !

Tour d’horizon des différents jeûnes intermittents

Le jeûne intermittent n’est pas un régime qui vous dicte ce que vous devez manger ou non. Il consiste à alterner des périodes de jeûne et de prise alimentaire dans la journée, la semaine, le mois…

Pendant les phases de jeûne, il est  important de s’hydrater : eau, tisanes, thé (mais pas de jus de fruits, laitages, sodas, etc., et éviter le café en excès).

Il existe différentes variantes de « fasting » (« jeûne » en anglais) :

  • La méthode 16/8 : elle consiste à ne s’alimenter que pendant une plage de 8 heures dans la journée. Beaucoup de personnes le font naturellement en sautant le petit déjeuner. Il s’agit donc de s’alimenter par exemple entre 13 heures et 21 heures.

  • La méthode 18/6 est plus ardue car elle restreint la prise alimentaire à une période de 6 heures, souvent en mangeant en début de journée (de 8 heures à 14 heures).

  • Moins connu, le jeûne 14/10 permet de manger sur une plage plus étendue de 10 heures. Concrètement, on peut manger à partir de 9 heures le matin, mais la dernière collation de la journée est prise avant 19 heures. Il s’agit ici de manger plus tôt que d’habitude en soirée.

  • Enfin, on peut jeûner un jour par semaine ou un jour sur deux… La méthode 5/2 est la plus pratiquée et consiste à jeûner pendant deux jours non consécutifs dans la semaine.

2 idées fausses sur le jeûne intermittent

1. Je vais moins manger

L’idée n’est pas de réduire sa consommation d’aliments, mais de la condenser sur une plage horaire plus restreinte pour permettre aux intestins de se reposer plus longtemps.

Il s’agit donc de condenser les 3 repas quotidiens en 2 repas rassasiants.

Un exemple :

Si vous consommez habituellement 500 calories par repas (3×500 = 1500 cal par jour), alors vous consommerez 750 calories pendant le jeûne intermittent (2×750= 1500 cal par jour). 

2. C’est une mode de riches

Savez-vous que l’homme pratique le jeûne depuis la nuit des temps ?

Il s’agit d’une pratique alimentaire humaine naturelle. Avant la société de (sur)consommation, le jeûne faisait partie du quotidien :

  • Nos ancêtres, les chasseurs-cueilleurs, ne prenaient pas de petit déjeuner et ne mangeaient leur premier repas qu’en milieu de journée.

  • Les Romains jeûnaient presque toute la journée et se contentaient de quelques parts de fromages, de fruits et d’un peu de pain en attendant un repas plus consistant le soir venu. Avant la période des conquêtes et de l’abondance, les banquets fastueux étaient même punis par la loi !

  • Les religions l’ont institutionnalisé : chez les catholiques, chaque semaine de l’année était ponctuée de jours maigres (repas légers et sans viandes le vendredi et parfois le mercredi et le samedi) et de jours gras. Les musulmans s’abstiennent de manger et de boire de l’aube jusqu’au coucher du soleil pendant le mois du Ramadan.

  • À toute époque, les famines obligeaient les peuples à se priver de nourriture pendant un certain temps.

Rappelons aussi que manger trois repas quotidiens autour d’une table et à heure fixe est une habitude typiquement française ! Les Britanniques ou les Suédois, par exemple, se nourrissent d’en-cas dans la journée.

Qu’apporte le jeûne intermittent ?

Le jeûne intermittent a montré de bons résultats notamment sur la baisse du cholestérol, de la fatigue, des fréquences d’allergies (asthme et rhumatismes) et de l’inflammation à l’origine de nombreuses maladies chroniques.

Mais le jeûne intermittent a d’autres bienfaits :

  • Il nous fait économiser toute l’énergie habituellement utilisée pour la digestion. On estime ainsi un regain de 20 à 30 % d’énergie[1].

  • Il améliore la qualité du sommeil[2] puisque le système digestif n’est pas sollicité. Dormir pendant 6 à 10 heures est un jeûne en soi. On peut le prolonger en mangeant avant 19h le soir.

  • En phase de repos digestif, notre système immunitaire intestinal est plus performant. À lui seul, il concentre 70 % des cellules immunitaires de notre corps !

Sur le long terme, le jeûne fait aussi perdre du poids. Une équipe de chercheurs anglais[3] a comparé les effets d’un jeûne très léger sur 13 participants pendant deux mois et demi.

Il semble que prendre un petit déjeuner 90 minutes plus tard que d’habitude et manger le dîner 90 minutes plus tôt ont eu pour effet de réduire l’appétit, les grignotages (surtout en soirée), et sur le long terme de perdre de la masse graisseuse.

Une autre étude de 2018 menée par l’Institut Salk [4], cette fois sur des souris nourries d’un régime riche en graisses, a montré que jeûner pendant 14 heures corrige les métabolismes déséquilibrés comme ceux responsables de l’obésité et du diabète. Dans ces cas précis, on peut demander l’avis de son médecin traitant avant de commencer le jeûne.

Prenez soin de vous,

Catherine

P.-S. : Le jeûne est contre-indiqué pour les enfants, les femmes enceintes et/ou qui allaitent, les diabétiques de type 1, les personnes qui souffrent de pathologies cardiaques, d’hypoglycémie, les personnes à IMC bas. 

1] UHL Thomas, Et si je mettais mes intestins au repos ?, Editions Solar, 2016

[2] Michalsen A, Schlegel F, Rodenbeck A, Lüdtke R, Huether G, Teschler H, Dobos GJ. Effects of short-term modified fasting on sleep patterns and daytime vigilance in non-obese subjects: results of a pilot study. Ann Nutr Metab. 2003;47(5):194-200.

[3] Rona ANTONI, Tracey M. Robertson, M. Denise Robertson and Jonathan D. Johnston, A pilot feasibility study exploring the effects of a moderate time-restricted feeding intervention on energy intake, adiposity and metabolic physiology in free-living human subjects, Journal of Nutritional Science (2018), vol. 7, e22, page 1 of 6

[4] CHAIX Amandine, Terry lin et all., Time-restricted feeding prevents obesity and metabolic syndrome in mice lacking a circadian clock, le 30 août 2018 dans Cell Metabolism volume 29, issue 2