6 thérapies alternatives confirmées par la science en 2020 (Première partie)

Chers amis,

J’en suis convaincu, l’avenir de notre santé se joue dans le recours à bon escient, et sans les exclure l’une l’autre, de la médecine conventionnelle ET de la médecine dite « alternative » ou « douce ».

Avec ces principes simples :

  • La prise en compte de la santé globale de chaque patient et non pas seulement de tel ou tel symptôme ;
  • Employer en premier recours des méthodes de prévention et de soin naturelles;
  • Ne recourir aux médicaments chimiques qu’en dernier recours.

Certains pays sont bien plus avancés que d’autres dans l’exploration et la mise en pratique de cette voie.

La France est une mauvaise élève. Plus exactement, une élève récalcitrante.

Ces progrès de la médecine intégrative qui ne filtrent pas en France

Car le très puissant Ordre des Médecins, formé à l’origine pour être un garde-fou contre les pratiques médicales frauduleuses, s’est imposé avec le temps comme une sorte de collège d’inquisiteurs protégeant leurs conflits d’intérêt (pharmaceutiques).

Et pourchassant impitoyablement tout « confrère » s’éloignant du dogme de la médecine allopathique.

Heureusement de nombreux médecins et praticiens de santé, ouverts d’esprit, font de la « résistance douce », si j’ose dire, au service de leurs patients.

Mais beaucoup d’entre eux vivent dans la peur de représailles abusives de ce fameux Ordre, capables de les radier à tout moment.

Et c’est scandaleux.

L’État français alimente ce climat répressif et joue le jeu de l’industrie pharmaceutique en refusant obstinément, par exemple, de rétablir le très utile diplôme d’herboriste (rendu hors-la-loi par le régime de Vichy) et en décrédibilisant l’homéopathie en la déremboursant.

D’autres pays, par culture, sont plus ouverts.

Ainsi, tout comme aux XVIIè et XVIIIè siècles il fallait se tourner du côté des presses d’Amsterdam ou de Genève pour pouvoir lire des opinions échappant à la censure française, c’est aujourd’hui en Allemagne et en Suisse que l’on peut mesurer les progrès stupéfiants de la médecine qu’on appelle « intégrative » (parce qu’elle intègre le conventionnel et le non-conventionnel).

Ainsi, en Suisse, pays qui donne une place croissante aux médecines naturelles et alternatives, à tel point que la plupart sont remboursées par les assurances santé, la très respectée Revue Médicale Suisse a publié dans son numéro du 20 janvier 2021 un état des lieux des « nouveautés utiles » en termes de médecine intégrative[1].

Par « nouveauté » il faut entendre : des solutions connues de longue date… mais « confirmées », désormais, par des recherches scientifiques.

Je vous livre ses conclusions, dont vous n’entendrez guère parler via les médias traditionnels… et encore moins de la part des autorités de santé.

1 – Prévention des maladies de civilisation : le jeûne entre dans la cour des grands

Le progrès le plus spectaculaire concerne le jeûne, et notamment le jeûne intermittent.

Lorsque, en 2017, j’ai conçu avec le naturopathe Thomas Uhl un programme vidéo pour guider celles et ceux qui le souhaitaient à tirer profit des bienfaits thérapeutiques du jeûne, beaucoup de gens m’ont dit, en substance : « tu es fou, c’est beaucoup trop sensible comme sujet ».

On accusait non seulement le jeûne de ne pas avoir prouvé ses bienfaits, mais en plus d’être dangereux !

L’opinion des scientifiques a complètement changé depuis.

Je vous déconseille de vous lancer dans un jeûne long (plus d’un jour) sans accompagnement – c’est toujours la raison d’être de la Méthode Uhl que vous pouvez retrouver ici.

Mais vous pouvez, assez facilement, profiter des bienfaits du jeûne intermittent.

En octobre 2020 a été publiée une méta-analyse[2] de 8 essais randomisés et contrôlés démontrant que le jeûne intermittent a des effets cardiométaboliques positifs, car il permet de diminuer :

  • L’IMC (indice de masse corporelle)
  • La masse grasse corporelle
  • Le taux de cholestérol total

Une autre étude, publiée en décembre 2019[3], développe tous les bienfaits observés cliniquement de la réduction des repas sur une plage de 6 heures (ce qui consiste à jeûner chaque jour 18 heures) :

  • Réduit le stress
  • Prolonge la durée de la vie
  • Réduit l’incidence de nombreuses maladies, parmi lesquelles le cancer et le diabète.

Si vous souhaitez savoir comment intégrer facilement le jeûne intermittent dans votre routine de vie, je vous invite aussi à relire la lettre détaillée que j’avais consacrée à ce sujet il y a un an et demi.

2 – L’hypnose : un puissant antidouleur confirmé

Les vertus antidouleur de l’hypnose sont peut-être connues de la plupart d’entre vous.

Ce qui est moins connu, c’est que ces vertus commencent à percer dans le domaine hospitalier… y compris en France, cette fois !

Des chercheurs français et belges ont en effet mené une étude multicentrique et randomisée pour mesurer le plus objectivement possible cet effet antidouleur.

Ils ont, pour cela, testé l’hypnose sur un geste invasif de routine, la pose d’une voie veineuse périphérique – c’est-à-dire ceci : 

300 patients qui s’apprêtaient à subir un acte de chirurgie ont été répartis (au hasard) en 3 groupes,

  • le premier se faisant brièvement hypnotiser (5 minutes) par un clinicien diplômé en hypnose,
  • tandis que les deux autres écoutaient un discours typique avant ce genre d’intervention (« attention, je vais vous poser une intraveineuse, cela peut vous faire mal »).

Trois minutes après la pose du cathéter, la douleur rapportée était significativement plus basse dans le groupe « hypnose » que dans les deux autres.

Une très courte séance d’hypnose avant un geste médical douloureux est donc capable de diminuer la douleur.

À quand leur généralisation en hôpital et aux urgences ?

3 – Contre les migraines, les aiguilles plus efficaces que la chimie !

Si vous souffrez de migraines fréquentes (à partir de quatre épisodes par mois), il est possible que votre médecin vous ait prescrit un traitement visant à prévenir les crises.

Or, une étude menée sur 147 patients a démontré une bien meilleure réduction de la fréquence et de l’intensité des crises de migraine au moyen de l’acupuncture, comparée à la prise du médicament régulièrement prescrit dans ce cas, le propranolol[4].

Une autre étude confirme l’intérêt de l’acupuncture traditionnelle comparée à une acupuncture « placebo » (appelée sham)[5].

L’acupuncture est un analgésique connu et confirmé de longue date ; la nouveauté consiste donc en sa validation comme méthode de prévention efficace des migraines.

Mais notre problème est, une fois de plus, culturel !

Car dans nos pays, il est plus facile et moins coûteux de recourir à des médicaments chimiques, disponibles dans toutes les pharmacies et remboursés, que de trouver un bon acupuncteur… qui ne sera jamais remboursé !

Il va donc nous falloir du temps et beaucoup d’efforts et de patience pour changer de logique, si nous y arrivons un jour.

Et c’est pourquoi, je vous l’ai dit, une de mes résolutions 2021 est de me pencher sur les vertus de la médecine chinoise. Je vous en reparlerai très prochainement,

Dans la deuxième partie de cette lettre, je vous parlerai des 3 autres thérapies alternatives validées par la science en 2020 : elles concernent notamment la dépression et la prévention des fractures.

Portez-vous bien,

Rodolphe Bacquet


[1] Tahar, A., Schmid, T, Durieux, S. et al. (2021). Médecine complémentaire intégrative : nouveautés utiles en médecine de premier recours. Revue Médicale Suisse : 17, 114-118. https://www.revmed.ch/RMS/2021/RMS-N-722/Medecine-complementaire-integrative-nouveautes-utiles-en-medecine-de-premier-recours

[2] Park J., Seo Y.-G., Paek Y.-J., etal. (2020). Effect of alternate-day fasting on obesity and cardiometabolic risk: A systematic review and meta-analysis. Metabolism 111: 154336. DOI: 10.1016/j.metabol.2020.154336. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32777443/

[3] De Cavo, R., & Mattson, M.-P. (2019). Effects of Intermittent Fasting on Health, Aging, and Disease. N Engl J Med 2019; 381:2541-2551. DOI: 10.1056/NEJMra1905136 https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/nejmra1905136

[4] Chen, Y.-Y., Li, J., Chen, M., et al. (2020). Acupuncture versus propranolol in migraine prophylaxis: an indirect treatment comparison meta-analysis. J Neurol 267, 14–25. https://doi.org/10.1007/s00415-019-09510-x

[5] Xu, S., Yu, L., Luo, X. et al. (2020). Manual acupuncture versus sham acupuncture and usual care for prophylaxis of episodic migraine without aura: multicentre, randomized clinical trial. BMJ 2020;368:m697. DOI: https://doi.org/10.1136/bmj.m697