8 signes que vous manquez de zinc

Chers amis,

Contrairement à ce que prétendent certains mauvais médecins, de nombreuses études scientifiques démontrent les bienfaits essentiels des micronutriments sur l’immunité.

Je vous ai déjà parlé de l’incontournable vitamine D.

Parmi les autres solutions à portée de main à connaître absolument, j’aimerais vous parler aujourd’hui du zinc.

Êtes-vous carencé en zinc ?

Le zinc est un oligoélément indispensable, présent dans l’organisme en petite quantité, qui permet l’expression des gènes, la division cellulaire et l’activité de pas moins de 300 enzymes.

C’est ainsi un antioxydant majeur qui protège des radicaux libres, du vieillissement et des pollutions environnementales. Il aide aussi le corps à la digestion, à la fonction nerveuse[1], et joue également un rôle important dans la régulation hormonale et dans le contrôle de l’appétit.

C’est surtout un fidèle soutien de votre système immunitaire.

Les groupes à risque de carence en zinc sont principalement les personnes âgées (50 % sont carencées)[2] et les malades atteints de pathologies inflammatoires ou auto-immunes.

Mais une légère carence en zinc passe inaperçue chez la plupart des personnes. L’Organisation mondiale de la santé soupçonne cette carence chez au moins un tiers de la population mondiale et la tient pour responsable de 16 % des infections respiratoires.

Dans un instant, je vais vous expliquer pourquoi nous sommes tous si souvent carencés en zinc, comment le vérifier et comment y remédier.

Mais d’abord je réponds à cette question que vous vous posez sans doute : le zinc peut-il aider à lutter contre le Covid-19 ?

Utile face au Covid-19 ?!

Face au Covid-19, de nombreux médecins se sont en effet rapidement saisis du zinc pour soigner leurs patients.

Dès le mois de mars 2020, un médecin américain alertait sur l’utilité thérapeutique du zinc.

Il s’agit du Dr Zev Zelenko, de l’État de New York, qui écrivait dans une lettre ouverte au président Trump ainsi qu’à tous ses confrères : « Sur les 500 patients alors traités avec notre protocole, nous avons eu zéro mort, zéro hospitalisation et zéro intubation. Nous savons que le zinc ralentit la réplication virale au sein de la cellule », écrivait-il[3].

Puis il y a bien sûr eu le Professeur Didier Raoult.

Quoi que l’on pense du personnage, ce n’est pas un hasard s’il a très tôt décidé d’ajouter du zinc à son célèbre protocole hydroxychloroquine + azithromycine[4].

Comme tout bon spécialiste des maladies infectieuses, il a épluché la littérature scientifique, regardé ce que faisaient ses confrères et bien compris que l’oligoélément zinc est incontestablement une arme redoutable contre les infections virales, et notamment contre le coronavirus.

Puis il y a eu la Coordination Santé Libre, qui défend la liberté de prescrire des médecins et rassemblerait près de 30 000 praticiens français.

Elle aussi a placé le zinc en première ligne pour la prise en charge des malades en médecine de ville, dans son protocole mis à disposition du grand public en février 2021[5].

Tous ces médecins qui osent soigner le Covid-19 autrement qu’avec du paracétamol ont pleinement intégré l’intérêt de la micronutrition en complément de molécules comme les antibiotiques. D’après eux, cette prise en charge précoce permet beaucoup moins de cas d’hospitalisation et de réanimation chez ces malades pris en charge à un stade précoce.

Zinc et Covid-19 : la science confirme son intérêt

Parmi les études qui ont fait grand bruit sur l’intérêt d’une supplémentation en zinc contre le Covid, il y a notamment une solide étude allemande[6].

Après avoir passé en revue toute la littérature scientifique sur le sujet, les auteurs concluent que :

  1. Le zinc est essentiel au développement et au bon fonctionnement du système immunitaire. Les personnes présentant un état de zinc sous-optimal ont un risque accru de maladies infectieuses, de maladies auto-immunes et de cancer.
  2. Le zinc empêche la pénétration des virus. De bons apports en zinc augmentent la fréquence des battements des cils présents sur les bronches, ce qui améliore l’élimination des particules virales.
  3. Le zinc inhibe directement la réplication virale. Chez un très grand nombre de virus, dont les coronarivus, le zinc bloque la libération de particules virales et déstabilise l’enveloppe virale.
  4. Le zinc équilibre la réponse immunitaire. Les infections déclenchées par le Covid-19 sont caractérisées par un emballement immunitaire, les « tempêtes de cytokines ». Or les propriétés régulatrices de l’inflammation du zinc ont été prouvées par de nombreuses études menées par l’équipe du Dr Peter Zalewski, chercheur en biologie cellulaire australien spécialiste mondial du rôle du zinc[7].
  5. Le zinc permet d’éviter les surinfections bactériennes et autres complications. Environ 50 % des patients décédés du Covid-19 ont des co-infections bactériennes ou fongiques[8]. Au cours des réponses inflammatoires, le zinc est redistribué aux tissus, ce qui diminue alors les niveaux de zinc dans le sang et augmente la sensibilité aux co-infections. Le zinc permet aussi de prévenir des complications vasculaires largement décrites chez les cas graves de Covid-19.
  6. Enfin, des niveaux élevés de zinc protègent les poumons des dommages de la ventilation mécanique, pratiquée lorsqu’une réanimation est nécessaire.

Conclusion de cette étude allemande : le zinc est une option rentable, disponible dans le monde entier et simple à utiliser avec peu ou pas d’effets secondaires.

Si le zinc est si utile, c’est parce que nous en sommes souvent carencés.

Pourquoi nous en sommes si souvent carencés

La carence en zinc vient presque toujours d’une alimentation inadaptée, de maladies ou de traitements :

  • Les céréales complètes et le soja (non fermentés, non germés) contiennent trop de phytates, un « anti-nutriment » qui réduit considérablement l’absorption du zinc. Les végétariens sont prévenus ! Par ailleurs, des taux élevés de calcium dans l’alimentation (>1 g par jour) peuvent inhiber l’absorption du zinc, surtout en présence des fameux phytates.
  • Sachez que les compléments alimentaires en cuivre, en fer et en calcium diminuent l’absorption du zinc dans l’organisme. Mieux vaut alterner vos cures afin de ne pas bloquer l’assimilation du zinc.
  • Si vous consommez trop de café, si vous fumez ou buvez trop d’alcool vous aurez tendance à épuiser vos réserves.
  • Pendant leur grossesse, les femmes enceintes peuvent avoir besoin d’un apport supplémentaire de fer mais cela peut pénaliser leur taux de zinc, ce qui devrait les amener à prendre du zinc en alternance.
  • -Enfin, le zinc voit son assimilation réduite à cause de bon nombre de traitements médicamenteux (antibiotiques, antidépresseurs, anxiolytiques, contre l’hypertension, le diabète, etc.). Les femmes sous contraceptifs oraux ont aussi des niveaux sanguins de zinc moins élevés que la moyenne[9].

De faibles taux de zinc sérique sont régulièrement observés chez les patients atteints de bronchopneumopathies, de maladies cardiovasculaires, de maladies auto-immunes, et plus généralement toutes les « maladies de civilisation » : diabète, obésité, cancers…[10]

Vous le savez, ce sont justement ces groupes qui sont à risque de développer une forme grave de Covid-19.

Les 8 signaux qui devraient vous alerter

Une carence en zinc peut se manifester par de nombreux symptômes :

  • des problèmes de peau (sécheresse, acné, cicatrisation difficile) ;
  • des ongles striés, cassants ou tâchés ;
  • des cheveux cassants ou qui chutent ;
  • une perte du goût et de l’odorat (un symptôme par ailleurs courant dans le Covid-19 qu’une supplémentation en zinc peut aider à combattre) ;
  • des troubles de la fertilité ;
  • une susceptibilité aux infections ;
  • des troubles de la glycémie ou du diabète (le zinc participant à la sécrétion de l’insuline)[11];
  • ou encore une fatigue intense[12].

Si vous sortez d’une longue maladie, sachez qu’il y a également de fortes chances que vos niveaux de zinc soient dans les chaussettes.

Plus généralement, les végétariens et les végans, les personnes âgées, les femmes enceintes ou encore les personnes souffrant de troubles intestinaux chroniques (par exemple la maladie de Crohn) devraient également surveiller leur taux de zinc.

Analyse sanguine ou analyse capillaire ?

Pour en avoir le cœur net, le mieux est de réaliser un dosage sérique.

Vos taux sanguins de zinc doivent être de 1,25 mg par litre de sang. Cette première analyse peut être complétée par un dosage dans les globules rouges, pour doser au mieux les apports dont vous avez besoin.

Si, du fait de vos symptômes, vous suspectez fortement une carence en zinc malgré un dosage sérique normal, n’hésitez pas à demander une analyse capillaire.

En effet, la composition minérale des cheveux reflète en amont l’état des réservoirs en zinc de votre corps, avant qu’une carence ne soit détectable dans le sang.

L’analyse capillaire permet en plus de vous renseigner sur votre ratio zinc/cuivre, qui figure parmi les dérèglements minéraux les plus courants[13].

Idéalement, ce ratio doit être de 8 pour 1, en faveur du zinc.

Mais dans la grande majorité des cas, le zinc est déficient et le cuivre est en excès.

Le problème, c’est qu’un niveau faible en zinc perturbe la capacité de l’organisme à évacuer le cuivre, ce qui amplifie encore le déséquilibre ! Or le cuivre devient toxique lorsqu’il est en excès : il s’accumule dans le foie, l’empêchant de se détoxifier. Et une fois que le foie est saturé, le corps utilise d’autres espaces de stockage, dont le cerveau. Cela peut alors affecter l’apprentissage, la mémoire et les émotions. L’excès de cuivre est d’ailleurs associé à la maladie d’Alzheimer et de Parkinson[14].

Les aliments les plus riches en zinc

Pour corriger une carence légère en zinc, vous pouvez déjà augmenter vos apports par l’alimentation. Celle-ci devrait idéalement vous apporter au moins 10 à 12 mg de zinc par jour pour un adulte.

Voici les aliments les plus riches en zinc :

  • Les huîtres, la star du zinc : 6 huîtres de taille moyenne apportent 32 mg de zinc, soit 3 à 4 fois la dose journalière recommandée. Les autres types de coquillage sont moins riches, mais restent des sources très intéressantes : moules, crevettes, crabe.
  • La viande : la viande rouge en général (entre 8 et 11 mg pour 100 g) et notamment le foie de veau (12 mg) sont de très bonnes sources de zinc. L’agneau est également recommandé.
  • Les légumineuses : les petits pois, les lentilles, les haricots contiennent des quantités substantielles de zinc. 250 ml (1 tasse) apportent 2-3 mg. Pour éviter les phytates, qui inhibent l’absorption du zinc et d’autres minéraux, il est préférable de les faire germer, tremper ou fermenter.
  • Champignons shiitakés : 10 champignons apportent 3 mg.
  • Les graines : de chanvre, courge, citrouille et surtout de sésame (pour 60 ml soit 1/4 tasse, l’apport est de 2-3 mg).
  • Enfin, pour compléter, vous trouverez aussi du zinc dans les œufs (1,1 mg/100 g), le chocolat noir (3 mg/100 g), le fromage (3 mg/100 g), les germes de blé et les oléagineux.

Supplémentation en zinc : mode d’emploi

Dans bien des cas, l’alimentation ne suffit pas et une supplémentation est recommandée.

Malheureusement, il est souvent difficile pour le grand public de s’y retrouver quand il s’agit ensuite d’acheter un complément alimentaire de zinc.

Sulfate, gluconate, bisglycinate, picolinate, citrate… En pharmacie, vous constaterez vite que le zinc est vendu sous de multiples formes.

Je vous recommande d’opter pour des formes hautement assimilables.

La Coordination Santé Libre en France recommande le bisglycinate de zinc, une forme hautement assimilable, dite « chélatée ». Un acide aminé (la glycine) est attaché à l’atome de zinc, ce qui assure une meilleure pénétration du zinc dans les cellules.

Deux autres formulations de zinc sont réputées performantes : le citrate de zinc et le picolinate de zinc, tandis que toutes les autres sont à éviter.

Vous trouverez des compléments de zinc de très bonne qualité chez des laboratoires comme Distriform, Solgar, Nutrixéal ou Zincaps.

Ce sont ceux que les médecins et naturopathes avec lesquels je travaille recommandent le plus souvent.

Enfin je vous recommande de prendre le zinc à jeun, si possible le soir, à plus de 2 heures du repas, pour une meilleure assimilation, et dans un grand verre d’eau.

Respectez également un intervalle avec les antibiotiques de la famille des cyclines ou des quinolones, les pansements digestifs ou les médicaments contenant du calcium ou du fer.

Portez-vous bien,

Rodolphe Bacquet


Sources :

[1] Zastrow ML, Pecoraro VL. (2014). Designing hydrolytic zinc metalloenzymes. Biochemistry 53(6):957‑78.

[2] Mocchegiani E, Romeo J, Malavolta M, et al.(2013). Zinc: dietary intake and impact of supplementation on immune function in elderly. Age (Dordr). 35(3):839-60. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/22222917/

[3] Caducee.net. (26.03.2020). Covid-19 : Un médecin américain aurait traité avec succès plus de 500 patients avec l’hydroxychloroquine. https://bit.ly/3qwRDwX

[4] Protocole thérapeutique pour la prise en charge ambulatoire des patients Covid à l’IHU. Publié le 2 février 2021 sur la chaine YouTube IHU Méditerranée Infection

[5] Voir le site du collectif Coordination Santé Libre, https://stopcovid19.today/coordination-sante-libre

[6] Wessels I, Rolles B, & Rink L (2020). The potential impact of zinc supplementation on COVID-19 pathogenesis. Frontiers in Immunology. https://doi.org/10.3389/fimmu.2020.01712

[7] Zalewski, Truong-Tran AQ, Grosser D, et al. (2005). Zinc metabolism in airway epithelium and airway inflammation: basic mechanisms and clinical targets. A review. Pharmacol Ther 105(2):127-49. https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0163725804001585?via%3Dihub

[8] Cox MJ, Loman N, Bogaert D, et al. (2020). Co-infections : potentially lethal and unexplored in COVID-19, Lancet Microbe 1(1):e11. https://doi.org/10.1016/S2666-5247(20)30009-4

[9] Thorp VJ. (1980). Effect of oral contraceptive agents on vitamin and mineral requirements », J Am Diet Assoc.

[10] Wessels I, & Rink L, (2020). Micronutrients in autoimmune diseases: possible therapeutic benefits of zinc and vitamin D.The Journal of Nutritional Biochemistry 77.

[11] Rutter GA, Chabosseau P, Bellomo EA, et al. (2016). Intracellular zinc in insulin secretion and action: a determinant of diabetes risk? Proc Nutr Soc. 75(1):61-72.

[12] Darrigol J-L. Zinc : tout sur cet oligo-élément essentiel. Passeportsanté.net

[13] Stéphane. Blog Fatigue Chronique. Le ratio zinc/cuivre. https://blog-fatigue-chronique.fr/le-ratio-zinc-cuivre/

[14] Pal A (2014). Copper toxicity induced hepatocerebral and neurodegenerative diseases: An urgent need for prognostic biomarkers. NeuroToxicology 40, 97-101. https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0161813X13001824?via%3Dihub