Chers amis,

En ces tout premiers jours de l’année, j’aimerais vous poser une question : avez-vous une bonne « granularité émotionnelle » ?!

Je sais, l’expression est étrange.

Mais sous ses airs savants, elle dit une chose toute bête : c’est la capacité à se représenter ses émotions de manière fine, précise et spécifique.

La psychologie a montré que, face à l’adversité, avoir une bonne granularité émotionnelle permettait de réagir avec moins de souffrance, de manière plus consciente, moins automatique, et en définitive, plus libre.

Cela me paraît particulièrement indiqué en ce début d’année chahuté.

Moins souffrir, mieux réagir

« Les personnes avec une plus forte granularité émotionnelle prennent plus le temps d’être attentives à la situation et de scanner les options possibles avant de réagir », concluaient les psychologues d’une étude de 2004[1].

La capacité à identifier ses émotions avec précision, en particulier les émotions négatives, permettrait en outre de « mieux les réguler et de moins en souffrir », selon une autre étude de 2001[2].

La clé, disent les chercheurs, c’est qu’en discernant précisément ce qui s’agite en vous, vous pourriez éviter d’activer vos mécanismes de défense, qui sont souvent des schémas répétitifs qui vous font souffrir…

… et plus vous êtes à même de faire face avec flexibilité et agilité aux épreuves que vous tend la vie !

La granularité émotionnelle serait l’une des composantes essentielles de l’intelligence émotionnelle, définie par la psychologue Moïra Mikolajczak, reconnue mondialement pour ses travaux sur les émotions, comme la capacité à identifiercomprendreexprimerréguler et utiliser ses émotions et celles d’autrui.

Quand vous êtes pris dans un tourbillon d’émotions

Peut-être vous est-il déjà arrivé de vous trouver pris dans des tourbillons d’émotions tels qu’il vous paraissait impossible de discerner ce qui s’agitait en vous ?

Les psychologues issus du courant de la psychologie positive considèrent qu’il y a alors quelques moyens simples d’affiner notre perception, pour calmer le tourbillon :

  • S’ouvrir à ses émotions : il faut bien sûr d’abord vous rappeler qu’il est OK de vivre vos émotions quelles qu’elles soient. S’ouvrir à ses émotions ne signifie pas les amplifier, simplement accepter leur présence, plutôt que les supprimer et chercher à les tenir le plus à distance possible. Vous pouvez au besoin trouver une personne de confiance, sécurisante, qui saura les accueillir.
  • Chercher le déclencheur : en vous demandant ce qui a déclenché l’émotion, vous pourrez mieux la discerner : si c’est lié à la perte ou à la menace d’un besoin affectif, cela est probablement de la tristesse ; si c’est lié à un danger, c’est certainement de la peur ; si c’est lié à des valeurs totalement opposées aux vôtres, cela peut être du dégoût ou de la colère…
  • Questionner sa valence et son énergie : est-ce agréable ou désagréable ? Est-ce qu’elle augmente (colère, surprise…) ou est-ce qu’elle diminue (tristesse, déception…) votre énergie ? L’activation physiologique des émotions génère à chaque fois de l’énergie dans des parties bien précises du corps.
  • Questionner vos pensées : chez les personnes très mentales, il n’est pas rare qu’elles « ruminent » sans même comprendre qu’elles sont sous le coup d’une émotion. La forme et la « couleur » des pensées peut alors vous renseigner sur l’émotion associée : si vous êtes en train d’imaginer le pire, cela a des chances d’être la peur ; alors que si vous avez des pensées de reproches (« il a fait exprès de me faire ça »), cela ressemble plus à de la colère.
  • Questionner vos réactions : si vous avez tendance à éviter la situation ou à la repousser, cela peut faire penser à la peur, alors que si vous avez tendance à être agressif et à vouloir « piquer » l’autre, cela ressemble à de la colère.
  • Et enfin la nommer : une fois que vous ressentez votre émotion avec précision, le simple fait de poser un nom dessus permettrait en un instant d’en redevenir acteur.

Nommer ses émotions les apaise

En 2007, des neuroscientifiques de l’Université de Californie ont mené une étude qui a révolutionné la compréhension scientifique des émotions[3].

Matthew D. Lieberman et ses collègues ont montré à des volontaires des images effrayantes ou énervantes, pendant qu’ils mesuraient en direct, avec une IRM, leur activité cérébrale.

Résultat : ceux qu’on invitait à mettre tout de suite un mot sur leur émotion avaient une diminution immédiate de l’activation de leur amygdale et de leur système limbique, les deux zones du cerveau qui gèrent les émotions.

A la place, une seule zone du cerveau s’activait fortement : le cortex préfrontal ventrolatéral droit. Les auteurs l’envisagent comme étant impliqué dans le traitement complexe des émotions, et surtout dans leur régulation.

À l’inverse, ne pas savoir nommer ses émotions « impacte négativement la santé mentale, la santé physique et les relations sociales », a montré dans une vaste étude la psychologue Moïra Mikolajczak[4].

Une personne qui n’a pas de mot émotionnel autre que « ça va » ou « ça ne va pas », explique-t-elle, pourra seulement repérer qu’un problème est présent, mais sans pouvoir l’exprimer à autrui, le réguler, ni même le « géolocaliser » dans la réalité et le résoudre.

A l’inverse, plus votre vocabulaire émotionnel est riche, plus vous serez capable de nommer vos ressentis… et de les apaiser.

Enrichissez votre vocabulaire émotionnel

Comment ?

Il y a d’abord les émotions que nous connaissons tous.

Le psychologue américain Paul Ekman est devenu célèbre pour avoir identifié 6 émotions primaires, reconnaissables par des expressions faciales universelles :

  • la joie, reconnaissable par un sourire authentique : avec les lèvres étirées et des pattes d’oie au niveau des yeux, rires… ;
  • la tristesse: pupilles rétrécies, affaissement des lèvres et des sourcils, pleurs… ;
  • le dégoût: remontée des narines, de la lèvre inférieure, dents supérieures visibles… ;
  • la surprise: remontée des sourcils, relâchement de la bouche, yeux écarquillés, rides horizontales sur le front… ;
  • la colère: froncement des sourcils, regard fixe, remontée du menton, poings serrés… ;
  • et la peur: sourcils également relevés, front tendu, bouche entrouverte, mouvements rapides ou compulsifs…

C’est une base intéressante.


D’autres à sa suite ont proposé des classifications plus complètes des émotions : 7 pour Friesen (qui y ajoute le mépris), 8 pour Robert Plutchik (qui y ajoute la satisfaction et l’anticipation)

voire 27 émotions distinctes pour des chercheurs de Berkeley[5], qui proposent d’y ajouter entre autres l’admirationl’amusement, l’anxiété, l’émerveillement, l’appréciation esthétique, la douleur empathique, le désir sexuel, la confusion ou l’excitation.

Mais si vous voulez mon avis, des émotions, il y en a une palette infinie.

Prenez par exemple le visage : il possède 94 muscles différents, lui permettant de faire plus de 10 000 expressions distinctes, dont au moins 3 000 possèderaient un sens précis (les 7000 autres étant plutôt des grimaces).

Mon petit répertoire de mots intraduisibles désignant des émotions singulières

Je m’intéresse de longue date aux mots des autres langues qui parviennent souvent à saisir, avec une poésie propre à chaque culture, des impressions fugaces, des états d’âme, des alliages complexes d’émotions qui ne naissent que dans des situations très précises.

Ces mots sont intraduisibles et pourtant : je suis sûr que vous aussi vous avez déjà ressenti ce qu’ils expriment au moins une fois.

Ces mots je les collectionne comme de petites friandises.

En voici pour vous quelques-unes :

  • Iktsuarpok: ce mot de la langue Inuit désigne l’impression mêlée d’impatience qu’on a lorsque quelqu’un est sur le point d’arriver… et qui nous incite à jeter des regards répétés vers la fenêtre, à sortir vérifier, ou à nous arrêter au beau milieu d’une phrase en pensant à tort avoir entendu une voiture. Les Inuits ressentent, eux, ce sentiment quand ils scannent l’horizon arctique glacé, en attendant des traîneaux en approche.
  • Mamihlapinatapai: ce mot étrange nous vient de la langue yagan, un peuple amérindien vivant en Patagonie, et a été élu « mot le plus succinct du monde » par le Guiness Book des records. Et pour cause, en 7 syllabes, il décrit rien de moins qu’« un regard partagé entre deux personnes dont chacun espère que l’autre va prendre l’initiative de quelque chose que les deux désirent mais qu’aucun ne veut commencer ».
  • Awunbuk : ce mot nous vient des Bainings, un peuple indigène de Mélanésie et désigne cette sensation si particulière lorsqu’un invité s’en va après plusieurs jours, laissant derrière lui comme un « trop-plein de vide ». L’awunbuk, c’est selon les Bainings ce que l’on éprouve lorsque l’espace domestique, auparavant si vivant, laisse la place à l’écho contre les murs et à une forme d’apathie[6]. Pour les Baining, l’invité a sa part de responsabilité dans l’awunbuk. S’il quitte ses hôtes le cœur trop léger, sans marquer solennellement l’au revoir, alors une brume oppressante d’inertie peut persister jusqu’à trois jours dans le foyer, empêchant ses occupants de travailler à la maison et aux cultures. C’est pourquoi les Baining remplissent d’eau un bol pour le laisser absorber, une nuit durant, toutes les humeurs tristes du foyer. Le lendemain matin, la famille jette le bol d’eau entre les arbres au cours d’un rituel. Après quoi seulement la vie peut reprendre.
  • Saudade : on raconte que les Portugais ont inventé ce mot au XVe siècle, à l’époque des grandes découvertes, quand les navires levaient l’ancre depuis le port de Lisbonne en direction de l’Afrique et de l’Amérique du Sud. Ceux restés à terre passaient dit-on des jours entiers à mirer l’horizon, attendant vainement le retour de l’être aimé, ou savourant peut-être seulement son souvenir. Ce sentiment complexe qui mêle mélancolie, nostalgie et espoir, est devenu est un motif récurrent de la musique, poésie et littérature portugaises comme brésiliennes. Chaque artiste lui donne sa définition : « Nostalgie de ce qui aurait pu être », « sentiment de délicieuse nostalgie, désir d’ailleurs », « manque habité », « épine amère et douce », « bonheur hors du monde », « mélange de tendresse et de nostalgie, d’amour et de solitude, de tristesse et de confiance en la vie, d’éloignement par le rêve et d’attachement au réel »…
  • Dor : il s’agit d’un mot roumain au sens proche de la « saudade » et tout aussi fugace. Les auteurs roumains le décrivent tour à tour comme une « ardente langueur », « un état de tristesse, de nostalgie, de joie, de douceur infinie, de désir, d’amertume, de mal d’aimer », ou encore « une inquiétude, une mélancolie enveloppante, une nostalgie qui berce les pensées, une soif éternelle de vie, d’amour »[7]
  • Toska : cette autre nostalgie est cette fois-ci typique de l’« âme russe ». On dit que la toska vient des Grandes Plaines d’Europe et suscite un sentiment de mécontentement enrageant, une quête insatiable, une insatisfaction perpétuelle. Ce serait aussi une forme de « méditation à la russe », marquant un désir ardent d’aller chercher au fond de soi plutôt qu’à l’extérieur une insaisissable satisfaction. Vladimir Nabokov, l’auteur de Lolita, la décrit comme « une douleur fade de l’âme », « une nostalgie sans objet », « une vague agitation »… A son degré le plus intense, il s’agit, dit-il, d’une angoisse spirituelle, souvent sans cause identifiable.
  • Malu (prononcé « malou ») : les peuples de Dusun Baguk, en Malaisie, décrivent ainsi cette combinaison de timidité et de honte qui vous saisit quand vous rencontrez pour la première fois quelqu’un que vous tenez en haute estime. Ce terme décrit le brouillard mental, l’agitation, et l’incapacité à trouver ses mots qui vous prend alors.
  • La litost : ce mot tchèque décrit une combinaison de honte, de rancœur et de fureur. Comme l’écrit le plus célèbre des auteurs tchèques, Milan Kundera : « C’est un tourment qui vient quand on prend conscience que quelqu’un nous a fait nous sentir pitoyable. Comme un moteur à deux temps. D’abord vient le tourment, puis le désir de vengeance. »[8]Dans le Livre du rire et de l’oubli, il donne un long exemple de ce sentiment : « L’étudiant se baignait avec son amie dans la rivière. La jeune fille était sportive, mais lui, il nageait très mal. L’étudiante était irraisonnablement amoureuse de lui et tellement délicate qu’elle nageait aussi lentement que lui. Mais comme la baignade était sur le point de prendre fin, elle voulut donner un instant libre cours à son instinct sportif et elle se dirigea, d’un crawl rapide, vers la rive opposée. L’étudiant fit un effort pour nager plus vite, mais il avala de l’eau. Il se sentit diminué, mis à nu dans son infériorité physique, et il éprouva la litost. Il se représenta son enfance maladive sans exercices physiques et sans camarades sous le regard trop affectueux de sa mère et il désespéra de lui-même et de sa vie. En rentrant tous deux par un chemin de campagne ils se taisaient. Blessé et humilié, il éprouvait une irrésistible envie de la battre. »[9]
  • Torschlusspanik : ce mot allemand qu’on peut traduire par « panique de la fermeture des portes » désigne l’angoisse qui monte lorsqu’on réalise que le temps passe et qu’il sera bientôt trop tard pour avoir un bébé. Il fait référence aux portes qui barraient chaque soir l’accès aux cités médiévales, empêchant les retardataires de regagner leur chez-eux et les exposant aux dangers de l’extérieur.
  • Schadenfreude : cet autre mot allemand, popularisé par Freud, désigne le petit pincement de plaisir que l’on ressent parfois, plus ou moins consciemment, face au malheur d’autrui. A fortiori quelqu’un que l’on n’aime pas. Souvent décrié comme ce qu’il y a de plus vil et bas dans la nature humaine, des études ont pourtant montré que des enfants de 2 ans éprouvaient déjà spontanément cette émotion[10]. Selon les chercheurs, elle serait en fait indispensable pour nous consoler dans un contexte de compétition sociale.
  • Gezelligheid: ce mot très courant aux Pays-Bas exprime le bonheur des moments partagés dans un environnement à la fois convivial, chaleureux et douillet : faire un puzzle à plusieurs, au coin d’un feu de cheminée, ou tenir une longue conversation dans un salon de thé tamisé… Si gezelligheid n’a pas d’équivalent exact dans d’autres langues, il est relativement proche de l’allemand Gemütlichkeit, du hygge danois ou encore du finlandais kodikas, signe d’une culture partagée entre tous ces pays d’Europe du Nord.

Enfin, au-delà des sentiments, certains mots servent à décrire des impressions ou des situations qui font immanquablement naître en nous des émotions :

  • Arrebol : ce mot espagnol désigne «la couleur rouge des nuages éclairés par les derniers rayons du Soleil ».
  • Komorebi: en japonais, on nomme ainsi la lumière du Soleil qui filtre à travers les feuilles des arbres.
  • Koi no yokan: toujours en japonais, c’est la sensation que l’on ressent quand on va bientôt tomber amoureux d’une personne.
  • Wintercearig : ce mot issu du vieil anglais désigne « la tristesse qu’on ressent quand l’hiver est long et froid ».
  • Cafuné : ce mot portugais, utilisé au Brésil, désigne le geste et l’émotion de tendrement faire courir ses doigts dans les cheveux d’un autre.

Ces mots qu’il faudrait rajouter au dictionnaire

Si l’on voulait pousser plus loin la réflexion sur les limites de notre lexique, je pourrais vous parler encore d’autres mots qui font terriblement défaut à notre langue.

Comme « culaccino », en italien, qui désigne « la trace d’un verre frais laissé sur la table », ou le mot « jayus », en indonésien, qui décrit une blague tellement pas drôle… qu’elle en fait rire.

Un auteur américain, John Koening, s’est prêté au jeu d’imaginer des mots, basés sur une étymologie réelle, pour définir ces impressions fugaces que nous avons tous déjà eu au moins une fois.

Son but, dit-il, est de « combler les trous dans la langue ».

Il a réuni ces mots nouveaux dans un ouvrage « The Dictionary of Obscure Sorrows » (en français : le dictionnaire des chagrins obscurs)[11], teinté d’existentialisme et d’une douce mélancolie.

Voici quelques-uns de mes néologismes préférés :

  • Vemödalen : « la frustration de photographier quelque chose d’extraordinaire quand des milliers de photos identiques existent déjà – le même coucher de soleil, la même chute d’eau, la même courbe d’une hanche, le même gros plan d’œil – qui peut transformer un sujet unique en un sujet creux et banal, comme un meuble produit à la chaîne que vous assemblez vous-même. »
  • Sonder : « la réalisation soudaine que chaque passant aléatoire vit une vie aussi vivante et complexe que la vôtre – peuplée de ses propres ambitions, amis, routines, soucis et folie héritée – une histoire épique qui se poursuit invisiblement autour de vous comme une fourmilière de passages vers des milliers d’autres vies que vous ne connaîtrez jamais, dans lesquelles vous pourriez apparaître seulement une fois, comme un café supplémentaire en arrière-plan, comme un flou de circulation passant sur l’autoroute, comme une fenêtre éclairée au crépuscule. »
  • Agnosthésie: l’état de ne pas savoir ce que vous ressentez réellement à propos d’une chose, vous forçant à rechercher des indices cachés dans votre comportement, comme si vous étiez une autre personne. Vous cherchez à remarquer une note d’acidité dans votre propre voix, ou à comprendre l’inexplicable poids sur vos épaules qui vous rend difficile de sortir du lit.
  • Midding : verbe désignant le plaisir tranquille que l’on ressent en étant tout proche d’un rassemblement, mais sans en faire partie. Se tenir à côté d’un feu de camp, bavarder sur le balcon pendant une fête alors que les autres dansent, faire semblant de dormir à l’arrière d’une voiture pendant que les autres parlent… La force du sentiment réside dans le fait de se sentir à la fois délicieusement invisible et complètement inclus, certain que tout le monde est ensemble et se porte bien, avec le frisson exaltant d’être là sans avoir à porter le poids d’en être vraiment.

Au-delà des mots

J’espère ainsi avoir contribué à augmenter votre « granularité émotionnelle », en tout cas vous avoir donné des pistes pour enrichir votre palette des perceptions.

Malgré tout, peut-être faut-il nous résoudre à accepter que nos sentiments les plus profonds recèleront toujours une part d’inexprimable…

Et qu’au-delà de l’excitation des mots, cette part peut être partagée dans un silence, un regard, une activité, un sourire, simplement dans le vécu et la présence.

Cette part profonde, inexprimable, ce sont encore les poètes qui en parlent le mieux.

Et c’est dans les poèmes peut-être qu’on arrive le mieux à la sonder, pour mieux ouvrir notre cœur :

« Je t’aime tant. Tu le sens, n’est-ce pas ? Ça n’est pas dans les mots, ça n’a rien à voir avec le fait de le dire, de lui chercher des noms. Dis-moi que tu le sens, que tu ne te l’expliques pas mais que tu le sens, maintenant »

Celui-ci est signé Julio Cortazar.

Portez-vous bien,

Rodolphe Bacquet


Sources :

[1] Tugade M M, Fredrickson B L, & Feldman Barrett L F (2004). Psychological resilience and positive emotional granularity: examining the benefits of positive emotions on coping and health. Journal of personality 72,6: 1161-90. doi:10.1111/j.1467-6494.2004.00294.x

[2] Feldman Barrett L, Gross J, Conner Christensen T et al. (2001) Knowing what you’re feeling and knowing what to do about it: Mapping the relation between emotion differentiation and emotion regulation. Cognition and Emotion, 15:6, 713-724, DOI: 10.1080/02699930143000239

[3] Lieberman M D, Eisenberger N I, Crockett M J, et al. (2007). Putting feelings into words: affect labeling disrupts amygdala activity in response to affective stimuli. Psychol Sci. 18(5):421-8. doi: 10.1111/j.1467-9280.2007.01916.x. PMID: 17576282.

[4] Mikolajczak M, Quoidbach J, Kotsou I, et al. (2020). Les compétences émotionnelles. Univers Psy, Dunod.

[5] Psychomédia (09.09.2018). 27 émotions distinctes résumeraient l’émotivité. http://www.psychomedia.qc.ca/psychologie/2018-09-09/27-emotions-distinctes

[6] Logean S (16.08.2018). L’ « awunbuk », cette autre déclinaison de la nostalgie. Le temps. https://www.letemps.ch/sciences/lawunbuk-cette-declinaison-nostalgie

[7] Goga, M (2004). Une île de latinité, Presses Paris Sorbonne.

[8] Liebeslust (08.10.2007). Qu’est-ce que la litost ? http://liebeslust.blogspot.com/2007/10/quest-ce-que-la-litost.html

[9] Kundera M (1987). Le livre du rire et de l’oubli (p.199-202).

[10] The PLOS ONE Staff (2014) Correction: There Is No Joy like Malicious Joy: Schadenfreude in Young Children. PLOS ONE 9(10): e111415. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0111415 http://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0100233

[11] Koenig J. The Dictionary of Obscure Sorrows. https://www.dictionaryofobscuresorrows.com/