Chers amis,

Les bouffées de chaleur sont l’un des symptômes les plus communs de la ménopause.

En 2002 les résultats de l’étude Women’s Health Initiative Hormone Therapy ont été publiés. Cette étude réalisée dans quarante centres cliniques aux États-Unis, entre 1993 et 1998, avait concerné 27 347 femmes ménopausées âgées de 50 et 79 ans. 

Ces femmes avaient reçu soit un THS soit un placebo. Après seulement cinq ans de suivi (alors que ces traitements étaient proposés sur des dizaines d’années), les chercheurs ont observé chez les femmes sous THS une augmentation des risques de : 

  • cancer du sein de 26 %; 
  • infarctus de 29 %; 
  • accident vasculaire cérébral de 41 %; 
  • embolie pulmonaire de 113 %[1]

Le THS n’est pas dépourvu de bienfaits, notamment la réduction des bouffées de chaleur. Mais il est évident que le prix à payer, en termes de risque – ce qu’on appelle précisément le rapport bénéfice/risque – est bien trop élevé ! 

C’est pourquoi les résultats d’une étude publiés dans The Journal of Alternative and complementary Medicine sont précieux : ils démontrent que l’acupuncture réduit l’intensité et la fréquence des bouffées de chaleur et améliore la qualité de vie générale des femmes ménopausées

Des effets persistant 6 à 12 mois !

Les chercheurs ont procédé à une méta-analyse d’études effectuées en Australie, aux États-Unis et en Suisse portant sur, au total, environ 700 femmes. 

Ce chiffre peut paraître faible, mais les critères étaient précis : différents types d’acupuncture étaient acceptés, mais, d’une part, les séances devaient être assez régulières (une par semaine en moyenne pendant deux à six mois), et d’autre part, elles ne devaient pas être associées à d’autres soins – comme un traitement à base d’herbes médicinales chinoises. 

Tous les types d’acupuncture – même l’acupuncture électrique, sans aiguille – ont réduit, dans toutes les cohortes analysées, les bouffées de chaleur. Et les effets ont persisté pendant 6 à 12 mois après la série de séances ! 

Sans surprise, ces bienfaits n’étaient associés à aucun effet secondaire négatif[2].

C’est, à mes yeux :
– une excellente nouvelle pour vous, Mesdames, qui souffrez peut-être de tels symptômes, et qui hésitez à accepter un traitement hormonal ;
– un indice supplémentaire des bienfaits des méthodes douces, vers lesquelles il faudrait toujours se tourner en première intention.

Portez-vous bien,

Rodolphe Bacquet


[1] Rossouw JE et al, Risks and benefits of estrogen plus progestin in healthy postmenopausal women: principal results From the Women’s Health, Initiative randomized controlled trial, JAMA, 2002, 288 (3) : 321-33 

[2] Befus Deanna, Coeytaux Remy R., Goldstein Karen M., McDuffie Jennifer R., Shepherd-Banigan Megan, Goode Adam P., Kosinski Andrzej, Van Noord Megan G., Adam Soheir S., Masilamani Varsha, Nagi Avishek, and Williams John W. Jr..The Journal of Alternative and Complementary Medicine. http://doi.org/10.1089/acm.2016.0408