Chers amis,

C’est la saison du pamplemousse. Vous le savez peut-être déjà : il faut éviter de manger du pamplemousse, ou de boire son jus, lorsqu’on prend certains médicaments.

Je ne parle pas de « petits » médicaments de type aspirine ou Efferalgan, mais bien de médicaments pour le traitement de maladies lourdes.

Figurent dans la liste des « no-pamplemousse » :

  • des antidiabétiques ;
  • plusieurs médicaments anti-cancer ;
  • des statines ;
  • des immunosuppresseurs ;
  • des anxiolytiques, des antidépresseurs ;
  • des hormones de substitution dans le traitement de la ménopause.

La liste exhaustive des 89 médicaments affectés négativement par le pamplemousse a été publiée par l’agence canadienne du médicament (lien en source[1]).

Mais pourquoi le pamplemousse est-il si méchant avec les médicaments ?

Voici pourquoi le pamplemousse interagit si mal avec certains médicaments.

Quand l’industrie pharmaceutique conçoit un médicament, et quand un médecin le prescrit, ils prennent en compte la vitesse à laquelle l’organisme décompose ses substances actives.

Cette décomposition se fait au moment de la digestion, grâce à une enzyme. Cela permet à votre corps de « doser » correctement le médicament.

Or des molécules du pamplemousse, la bergamottine et la dihydroxybergamottine, empêchent cette enzyme de fonctionner.

Le médicament passe donc quasi « pur » dans le sang, entraînant un surdosage.

Tenez-vous bien : on estime que prendre certains médicaments avec un verre de jus de pamplemousse revient à multiplier leur action par 20 !

Le danger c’est l’overdose, avec risques de lésions rénales, rupture de fibres musculaires ou formation de caillots sanguins.

Plusieurs cas liés au pamplemousse ont été documentés[2] :

  • une femme sous statines de 40 ans, qui mangeait chaque jour un pamplemousse frais entier, a fait une rhabdomyolyse (importante et douloureuse fonte musculaire) ;
  • un homme de 52 ans sous Tacrolimus (médicament antirejet) a fait une insuffisance rénale aiguë après avoir mangé une grosse quantité de marmelade de pamplemousse.

Cette interférence mortifère perdure plusieurs jours :

  • au bout de 24 h, l’enzyme inhibée par le pamplemousse n’a retrouvé que la moitié de son action ;
  • son « rétablissement » complet peut prendre jusqu’à trois jours.

Parfois le pamplemousse agit favorablement

Mais le rapport entre le pamplemousse et les médicaments n’est pas tout noir.

Loin de là.

Dans des cas très précis, la même interaction entre les molécules du pamplemousse et l’enzyme chargée de décomposer les médicaments pourrait rendre ces derniers plus efficaces.

C’est le cas notamment pour certains traitements contre le sida, dont les molécules sont moins vite dégradées dans l’organisme grâce au pamplemousse, les rendant efficaces plus longtemps[3].

Mais, surtout, le pamplemousse est porteur d’un espoir contre une autre classe de médicaments, dont l’obsolescence pose de plus en plus de problèmes : les antibiotiques.

Les pépins de pamplemousse contre l’antibiorésistance

L’antibiorésistance commence à être un phénomène connu du grand public.

L’emploi pour un oui ou pour un non de médicaments antibiotiques, leur utilisation à titre préventif dans l’élevage animal, a rendu les bactéries de plus en plus résistantes aux traitements.

Les antibiotiques sont donc des médicaments de moins en moins efficaces : l’antibiorésistance est responsable, d’après le ministère de la Santé, de plus de 5 500 décès par an[4] en France – 700 000 à l’échelle mondiale. 

D’ici 2050, on estime que les morts provoquées par la résistance des bactéries aux antibiotiques s’élèveront à 10 millions !

Dans cette projection apocalyptique, des solutions alternatives et naturelles émergent, et parmi elles : le pamplemousse !

Plus exactement ses pépins.

Ils ont des fortes capacités antifongiques et antibactériennes, confirmées par la recherche[5]. Nous pouvons profiter de leurs bienfaits, sous forme d’extrait – le fameux EPP, « Extrait de Pépin de Pamplemousse ».

Son efficacité, d’après plusieurs sites de pharmacie[6], est supérieure à celle d’un antibiotique de synthèse[7] :

  • il serait efficace contre 800 souches de bactéries et de virus ;
  • il lutterait contre une centaine de champignons et parasites ;
  • il préserve la flore intestinale en ne s’attaquant qu’aux pathogènes, et en épargnant les « bonnes » bactéries.

En outre, il peut être utilisé chez la femme enceinte ou allaitante, ainsi que chez l’enfant à partir de trois ans.

Il peut s’utiliser :

  • en prévention durant l’hiver (sous formes de gouttes) ;
  • en curatif contre la grippe, le rhume, l’angine, l’otite, l’infection urinaire, la candidose, la gastro-entérite, la dermatose… (gouttes également) ;
  • en bain de bouche, contre les aphtes, le muguet, le tartre ;
  • sous forme d’ovule en cas d’infection intime (herpès, mycose vaginale, cystite…) ;
  • en application locale sur une verrue, de l’acné, un impétigo, un streptocoque, un staphylocoque.

Pour toute utilisation, demandez conseil à votre pharmacien, votre herboriste ou votre naturopathe – veillez cependant à bien choisir un EPP pur, et non de synthèse.

Portez-vous bien,

Rodolphe Bacquet


[1] « Appendix 1: Grapefruit Interacting Drugs and Associated Oral Bioavailability, Adverse Event(s), Risk Ranking and

Potential Alternative Medications », consulté en décembre 2019, disponible sur https://www.cmaj.ca/content/suppl/2012/11/26/cmaj.120951.DC1/grape-bailey-1-at.pdf

[2] « Gare au pamplemousse : de nombreuses interactions médicamenteuses ! », DMG Paris Diderot, consulté en décembre 2019, disponible sur http://www.bichat-larib.com/revue.presse/revue.presse.resume.affichage.php?numero_etudiant=&numero_resume=467

[3] Kupferschmidt (H. H. T.) et al., « Grapefruit juice enhances the bioavailability of the HIV protease inhibitor saquinavir in man », British Journal of Clinical Pharmacology, avril 1998 (publié en ligne le 7 novembre 2003), vol. 45, no 4, pp. 355-359, consulté en décembre 2019, disponible sur https://dx.doi.org/10.1046%2Fj.1365-2125.1998.t01-1-00687.x

[4] « L’antibiorésistance : pourquoi est-ce si grave ? », Ministère des Solidarités et de la Santé, consulté en décembre 2019, disponible sur https://solidarites-sante.gouv.fr/prevention-en-sante/les-antibiotiques-des-medicaments-essentiels-a-preserver/des-antibiotiques-a-l-antibioresistance/article/l-antibioresistance-pourquoi-est-ce-si-grave

[5] Heggers (J. P.) et al., « The effectiveness of processed grapefruit-seed extract as an antibacterial agent: II. Mechanism of action and in vitro toxicity », The Journal of Alternative and Complementary Medicine, 5 juillet 2004, vol. 8, no 3, consulté en décembre 2019, disponible sur https://doi.org/10.1089/10755530260128023

[6] « L’extrait de pépin de pamplemousse, un antibiotique naturel puissant », Pharmacie Giphar, consulté en décembre 2019, disponible sur http://www.pharmaciengiphar.com/medecines-naturelles/phytotherapie/extrait-pepin-pamplemousse-un-antibiotique-naturel-puissant

[7] Académie Médicale Montaigne, « Extraits de pépins de pamplemousse », janvier 2014, consulté en décembre 2019, disponible sur http://academie-medicale-montaigne.e-monsite.com/medias/files/extrait-pepins-de-pamplemousse-doc-scientifique-reservee-aux-therapeutes.pdf