Chers amis,

Je vous parlais hier du moment très particulier pour la santé que représente l’équinoxe d’automne.

Mais pour l’esprit aussi, ce moment magique d’équilibre du jour et de la nuit est à part.

Le passage de l’été à l’automne me paraît tout sauf triste.

D’abord, il y a la lumière de septembre célébrée par le poète Alexandre Vialatte :

« Voici septembre et sa lumière oblique, la plus belle lumière de l’année.

Elle frise, argente et fait des ombres longues.[1] »

Mais surtout la nature souffle, les feuilles des arbres commencent à tomber, vous allez récolter vos dernières prunes, raisins, pommes, coings, noix, champignons…

C’est l’occasion de vous féliciter des efforts accomplis au printemps et en été, qui sont pour beaucoup les deux saisons les plus intenses de l’année.

Vous entrez ainsi dans une période de réflexion et d’intériorisation, de repos et de paix.

Remercier la nature

Dans la plupart des cultures traditionnelles, l’équinoxe d’automne est LE jour de remerciement à la Nature, pour les « cadeaux que la Terre nous a procurés ».

Au Pays de Galles, des réjouissances très gaies ont lieu ce jour-là, placées sous le signe de l’abondance. C’est le moment où on stocke les récoltes et où on sacrifie le bétail qui servira de réserves pour l’hiver. On offre des herbes magiques aux divinités, on décore les tombes avec des feuilles, des glands et des fruits.

Dans d’autres régions celtiques (Bretagne, Cornouailles, Irlande), des dizaines de fêtes célèbrent l’arrivée de la nuit et des tempêtes, qui apportent un cycle nouveau. On festoie.

C’est aussi le moment où « La Vieille » ou « Dame Noire » passe dans les champs et les forêts pour chercher ce qui doit mourir, le mettre dans son chaudron et en faire sa nourriture.

Le meilleur moment pour se régénérer

Ce qui est symbolisé ici, c’est le lâcher-prise.

C’est à dire un moment où on fait le vide, où on jette ce qui doit l’être, pour préparer l’hiver.

En fin de compte, cela rejoint ce que je vous disais hier de l’approche naturopathique du changement des saisons.

Il s’agit d’entrer dans une phase d’intériorisation et de rééquilibrage.

Non seulement en se débarrassant des toxines accumulées pendant l’été (période où on mange et on boit beaucoup, encrassant notre foie et notre système digestif), mais aussi en faisant le vide sur les plans émotionnel et mental.

Portez-vous bien,

Rodolphe Bacquet


[1] Vialatte (A.), Chronique de la montagne, 8 septembre 1964.