Chers lecteurs,

Renforcer le système de défense de votre organisme est une priorité après cette période de confinement. Deux raisons expliquent cette nécessité :

  1. Détruire le virus du Covid-19 semble requérir un système immunitaire très performant (d’où le fait que les plus fragiles, les personnes âgées, en sont les premières victimes) ;
  2. Et surtout… le confinement nous a privé de stimulation et d’« entraînement » des globules blancs contre le virus.

En effet, nos globules blancs (les cellules du système immunitaire) sont d’habitude stimulés par les attaques microbiennes et bénignes du quotidien. Or, ces deux longs mois de confinement les en ont protégés. Résultat : avec cette mise en hibernation forcée, nos globules blancs ont perdu l’habitude de réagir vite et efficacement aux attaques infectieuses !

Il y a donc urgence à combler cet écart dès maintenant. Et cela passe par des vitamines, des minéraux et des polyphénols que l’on trouve dans l’alimentation et dans les compléments.

Le carburant des globules blancs : la glutamine

La glutamine est principalement stockée dans les muscles. Lors d’une infection, nos globules blancs envoient un signal pour la prélever dans le muscle et la libérer, puisqu’elle constitue le principal carburant des globules blancs[1]. Il s’agit d’un immuno-nutriment : à dose plus élevée qu’à la normale, elle booste le système immunitaire.

Lors d’une infection, les globules blancs puisent de cet acide aminé et « détricotent » (défont) du muscle. Résultat : pour éviter de perdre du muscle et de s’affaiblir, on peut prendre de la glutamine.

On trouve de la glutamine principalement dans le blanc d’œuf, la viande, le poisson, les légumineuses, les épinards.

Détruire les cellules virales : la vitamine D

Il est bien connu que la vitamine D (que notre peau synthétise grâce aux UV du soleil) renforce les défenses immunitaires. Plus précisément, la vitamine D active les récepteurs TLR qui vont permettre aux macrophages (les globules blancs qui « gobent » les virus) de libérer des substances nocives contre les virus[2], afin de les détruire.

D’après une étude de 2010, la vitamine D réduirait de 40 % les risques d’infection à la grippe saisonnière[3]. Elle a également été beaucoup utilisée, avant l’avènement des antibiotiques, sur la tuberculose avec de l’huile de foie de morue, l’aliment qui en est le plus concentré[4].

Empêcher la fatigue : le magnésium

C’est souvent lorsqu’on est fatigué ou stressé que l’on tombe malade. Les personnes les plus fatiguées sont ainsi plus vulnérables aux infections.

Le magnésium est un régulateur du stress et permet de lutter contre la fatigue chronique[5]. Il est indispensable en cette période de déconfinement, où les changements de rythmes nous amènent à solliciter plus d’énergie. Les palpitations cardiaques, tremblements, maux de tête et la fatigue sont les signes probables d’une carence.

En période de risque épidémique, il est recommandé d’associer le magnésium à la vitamine C et au zinc, qui renforce les effets de la vitamine C sur l’immunité.

Lutter contre l’inflammation : les polyphénols

Les polyphénols sont une famille de composés produits par le stress des plantes contre les menaces environnementales (morsures d’insectes, intempéries, etc.). La plupart bloquent toutes les voies connues de l’inflammation dans le corps. Cela est primordial aujourd’hui, puisque début avril, les médecins découvraient que l’inflammation (une « tempête de cytokines » à l’origine du syndrome respiratoire aigu) semble être la cause principale des cas graves du Covid-19[7].

Dès lors, consommer des anti-inflammatoires naturels en prévention peut être utile  : il y a la curcumine du curcuma, les polyphénols de la grenade, les catéchines du thé vert ou la quercétine présente dans la peau de la pomme, dans la livèche et les câpres.

La quercétine est l’un des polyphénols les plus disponibles. Elle multiplie les mitochondries, dont la production d’énergie est nécessaire à la fabrication d’anticorps et de globules blancs.

Contrairement aux anti-inflammatoires non stéroïdiens (médicaments appelés « AINS ») qui bloquent une seule voie de l’inflammation et déclenchent alors une inflammation plus puissante par une autre entrée, la curcumine bloque toutes les voies de l’inflammation. La confusion entre ces deux composés a fait croire que la curcumine intensifie l’inflammation, ce qui n’est pas du tout le cas, nous explique Jean-Paul Curtay.

La curcumine a aussi un autre bienfait non négligeable : elle absorbe le fer, connu pour favoriser la prolifération des virus. Elle aide également au bon fonctionnement des centrales énergétiques des cellules, les mitochondries[8].

En revanche, la curcumine est contre-indiquée en cas de situations favorisant les saignements (accouchements, etc.) car elle fluidifie le sang.

Vous pouvez la consommer avec du fénugrec et du gingembre, qui optimisent son absorption.

Une dernière précaution : la prise d’un complexe de polyphénols le soir empêche de bien dormir. Or, les défenses anti-infectieuses se régénèrent surtout la nuit. Privilégiez donc les polyphénols le matin.

Vitamine C et zinc : des antiviraux contre le Covid-19 ?

Nombreuses sont les études qui font référence aux pouvoirs antiviraux de la vitamine C et du zinc contre le Covid-19. D’ailleurs, certains médecins comme le Pr Raoult préconisent l’association du zinc à l’hydroxychloroquine pour démultiplier ses effets.

La vitamine C liposomale est préférable aux formes effervescentes, moins assimilables par l’organisme. 

Prenez soin de vous,

Catherine 

[1] Kim H. Glutamine as an immunonutrientYonsei Med J. 2011;52(6):892‐897. doi:10.3349/ymj.2011.52.6.892, disponible ici :https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3220259/

[3] LIU PT. et al., Toll-like receptor triggering of a vitamin D-mediated human antimicrobial response, Sciences, 2006 Mar 24;311(5768):1770-3, disponible ici : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/16497887/

[4] URASHIMA M. et al., Randomized trial of vitamin D supplementation to prevent seasonal influenza A in schoolchildren, Am J clinic Nutri, 2010 May;91(5):1255-60. doi: 10.3945/ajcn.2009.29094, disponible ici :https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20219962/

[5] Aranow C. Vitamin D and the immune systemJ Investig Med. 2011;59(6):881‐886. doi:10.2310/JIM.0b013e31821b8755, disponible ici :  https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3166406/

[6] Cuciureanu MD, Vink R. Magnesium and stress. In: Vink R, Nechifor M, editors. Magnesium in the Central Nervous System [Internet]. Adelaide (AU): University of Adelaide Press; 2011. Disponible ici : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK507250/

[7] Futura avec l’AFP-Relaxnews, “Coronavirus : une emballement potenciellement mortel du système immunitaire”, le 6 avril 2020 sur futura-sciences.com, consulté le 11 mai 2020 et disponible ici : https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/coronavirus-coronavirus-emballement-potentiellement-mortel-systeme-immunitaire-80415/

[8] Réf. note 2