Chers amis,

Jusqu’au dernier moment, j’y ai cru.

J’ai cru qu’à défaut de censurer entièrement l’instauration du Pass vaccinal, le Conseil Constitutionnel invaliderait au moins ses dispositions les plus outrageusement anticonstitutionnelles :

  • La création de facto de deux classes de citoyens n’ayant pas les mêmes droits : vaccinés et non-vaccinés (ou vaccinés « non-boostés », qui seront « désactivés ») ;
  • Les contrôles d’identités par les restaurateurs et autres personnels d’accueil soumis au pass vaccinal, instaurant une société de contrôle des uns par les autres;
  • Le caractère reproductible dans le temps de cette mesure, ouvrant non seulement la voie à des rappels vaccinaux tous les 3 à 5 mois, mais aussi à un futur pass vaccinal augmenté au prétexte d’une gestion de l’urgence sanitaire.

Cet espoir, ce n’était pas de la naïveté.

C’était la foi en la solidité de nos institutions…. Et en le fait qu’une instance comme le Conseil Constitutionnel – dont c’est l’unique raison d’être ! – est capable de reconnaître et stopper une atteinte à la Constitution et à la Dignité humaine quand on la lui met sous les yeux.

La Décision n°2022-835 DC publiée il y a quelques heures[1] résonne comme le dernier coup de boutoir précipitant notre pays dans une dictature sanitaire institutionnalisée.

Voici donc la fin d’un cauchemardesque conte de fées, qui pourrait se conclure par la morale suivante : « Ils vaccinèrent heureux et eurent beaucoup de boosters ».

Mais il nous appartient de faire en sorte que cette conclusion immorale ne soit pas le fin mot de l’histoire.

Qui a éteint les Lumières ?

L’avis rendu par le Conseil Constitutionnel pouvait être prévisible.

Il n’en est pas moins scandaleux.

Car, oui, il est évidemment scandaleux que le seul mantra du Conseil Constitutionnel, pour valider le Pass vaccinal, soit « l’objectif, de valeur constitutionnelle, de protection de la santé »… cette mesure n’ayant fait à aucun moment la preuve de son efficacité à stopper ou réduire la circulation du Covid-19.

Car, oui, il est évidemment scandaleux que la discrimination en fonction d’un statut médical soit déclarée constitutionnelle.

Car, oui, il est évidemment scandaleux que le dernier rempart protégeant notre pays des lois scélérates ploie servilement sous les intérêts politiques et économiques d’une faction au pouvoir.

Car, oui, il est évidemment scandaleux que nos libertés fondamentales ne soient désormais plus que conditionnelles.

Car, oui, il est évidemment scandaleux que cette disposition liberticide soit actée au moment même où plusieurs de nos voisins européens – le Royaume-Uni, l’Espagne, la République tchèque – lèvent leurs restrictions, prenant acte de la fin du danger représenté par le Covid !

Ce 21 janvier 2022 restera comme une date sombre dans notre Histoire, où la devise « Liberté, Égalité, Fraternité » a été méthodiquement bafouée :Liberté : à condition d’être vacciné et d’être à jour de son booster !Égalité : seuls les « vaccinés à jour » auront, et eux seuls, accès aux trains, aux restaurants et autres lieux de la vie sociale.Fraternité : notre pays, qui prétend lutter depuis tant d’années contre toutes les formes de discriminations (ethnique, religieuse, de genre), institutionnalise la discrimination médicale.

C’est à nous de les rallumer !

Résister ? Évidemment.

Mais comment ?

Comme ça, d’abord :

J’étais à Paris, il y a quelques jours.

Dans le restaurant où j’ai déjeuné, personne ne m’a demandé de Pass sanitaire. Les gens consommaient debout au bar. Et c’était avant la « levée des restrictions » de Jean Castex d’hier soir.

Quand une loi absurde est promulguée sous des motifs fallacieux, le plus sage consiste à l’ignorer. Dans le calme, et même la bonne humeur.

Certes, il y a toujours le risque d’amendes, de la descente de police.

Mais je vous assure que si cette résistance pacifique se met en route et se multiplie… il sera impossible de mettre à l’amende tout le monde.

Et il sera impossible aux forces de l’ordre d’être partout à la fois.

Je suis convaincu que, face à des mesures absurdes et totalitaires, la violence et l’agressivité ne servent à rien car la force de frappe de l’État est trop forte.

C’est l’État qui dispose le plus facilement, et avec le plus de puissance, de la force physique : matraques, gaz lacrymogènes et cars de CRS… Il est inutile, et contre-productif, de s’attaquer à cette émanation du pouvoir.

En revanche, nous nous devons d’être les plus solidaires et unis possibles.

Nous ne serons pas les plus nombreux au départ… Mais tout mouvement de foule débute par quelques individus.

Le caractère liberticide de ces mesures crève déjà les yeux. Leur application sera usante.

Or, notre société est déjà usée par deux ans de crise sanitaire, deux ans d’infos anxiogènes et de mesures inefficaces dictées pour des raisons douteuses.

Et surtout : usée par des divisions croissantes.

Combien de familles déchirées, de couples brisés, d’amitiés rompues à cause de la gestion de cette crise ?

Voilà plusieurs mois que nous sommes hypnotisés par la peur et la division. L’application du Pass vaccinal repose sur ces deux piliers.

Cessons d’avoir peur. Cessons de faire nôtre la division artificielle entre vaccinés et non-vaccinés voulue par le gouvernement.

Ce travail de restauration de notre dignité, de réparation de nos vies, commence aujourd’hui. Il sera long, mais il est nécessaire.

Je vous invite, en commentaire, à me dire ce que vous, vous comptez faire à présent.

Portez-vous bien,

Rodolphe Bacquet


Source :

[1] Décision n° 2022-835 DC du Conseil Constitutionnel sur la « Loi renforçant les outils de gestion de la crise sanitaire et modifiant le code de la santé publique », 21 janvier 2022, consultable sur le site du Conseil Constitutionnel :  https://www.conseil-constitutionnel.fr/node/26046