Chers amis,
« Êtes-vous heureux ? »
La question semble naïve et comme galvaudée, de nos jours.
« Comment, Rodolphe, avec tout ce qui se passe dans le monde, les gens qui s’entretuent à qui mieux-mieux en Israël, à Gaza, en Russie, en Ukraine ; les 40 milliards d’économies à faire sur le budget 2026 ; la guerre commerciale avec Trump ; l’inflation, la pollution des rivières et les seaux d’eau qui nous tombent dessus depuis le début de la semaine, vous osez nous demander si on est heureux ?! Mais retournez au pays des Bisounours, enfermez-vous-y à double tour et jetez la clé ! »
C’est, pourtant, avec cette question et la fleur au fusil qu’a eu lieu, en 1960, la première expérience de « micro-trottoir » en France.
Et si je vous en parle aujourd’hui, c’est parce que cette expérience trouve, de nos jours, un écho très particulier.
Été 1960 : le premier micro-trottoir
À l’été 1960 a donc eu lieu le premier micro-trottoir jamais réalisé.
C’était en France, dans les rues de Paris.
Ça n’était ni pour la radio, ni pour la télévision – qui récupéreront cependant vite le procédé.
C’était pour une expérience de « cinéma-vérité », pilotée par le cinéaste Jean Rouch et le sociologue Edgar Morin, intitulée Chronique d’un été.
Il faut savoir que jusqu’à la toute fin des années 1950, il était impossible de filmer en son direct la vie, les gens, dans la rue.
Les caméras étaient trop peu maniables et les enregistreurs sonores eux-mêmes étaient trop lourds, et trop bruyants, pour espérer filmer la vie sur le vif, c’est-à-dire sans mise en scène ni artifice.
Ce qui nous paraît si simple aujourd’hui avec un téléphone portable était techniquement impossible.
Ça n’est qu’avec l’invention de caméras plus légères, et surtout de l’enregistreur sonore portatif Nagra, qu’il est devenu possible à l’aube des années 1960 de faire sortir le cinéma des studios et de le faire entrer dans le « monde réel », dans la vie de tous les jours.
Et pour cette « première fois » d’un cinéma qui va à la rencontre de Monsieur et Madame tout-le-monde, Jean Rouch et Edgar Morin chargèrent Marceline Loridan de poser cette question à la fois simple et fondamentale aux personnes qu’elle croise dans la rue :
« Êtes-vous heureux ? »
On y voit des hommes et des femmes se figer, interloqués par cette question qu’on ne posait pas de but en blanc, et à laquelle il n’est pas si facile de répondre.
Car répondre à cette question, c’est tout à coup interroger le sens de sa vie. Ce n’est pas une case à cocher, c’est une faille qui s’ouvre devant vos pieds, vertigineuse.
« Oui très, heureuses, nous sommes jeunes et il fait beau »
Cette question, anodine à première vue, sert de point de départ à une réflexion beaucoup plus large sur la vie quotidienne, les conditions sociales, le travail, l’amour, la guerre (on est en pleine décolonisation française), les souvenirs, l’avenir…
Ce qui est intéressant, c’est que cette question déclenche des réponses très diverses et parfois très intimes. Certains répondent spontanément, d’autres sont surpris, gênés, ou même sceptiques quant à la pertinence de la question.
La toute première personne à qui Marceline Loridan pose la question, un monsieur pressé, lui décoche, du tac-au-tac, un « Qu’est-ce que ça peut vous foutre ? »
Ça commence bien !
Puis viennent un écolier, une vielle dame, un autre monsieur, qui esquivent à leur façon « Ne me parlez pas de ça… », « Ça va, ça va… »
Enfin, un monsieur bien-portant : « Toujours ! »
Au cours du film, les réponses se font plus développées. Aucune ne ressemble à une autre.
« On n’est jamais heureux quand on est ouvrier » (un ouvrier français)
« Non » (un policier)
« J’ai eu du bonheur, j’ai eu du malheur, j’ai eu un petit peu de tout dans ma vie ; ça ne peut pas être autrement, hein, il faut bien partager un peu » (une dame âgée)
« Oui très heureuses, nous sommes jeunes et il fait beau » (deux étudiantes)
« Bien sûr, j’ai mangé, j’ai bu, j’ai dansé ! » (un ouvrier italien)
(le film intégral est disponible sur Vimeo, lien en source[1])
Rouch et Morin le savaient : le bonheur n’est jamais donné, il est toujours construit, contextuel, fragile… et révélateur.
Mais révélateur de quoi ?
Le bonheur, une idée neuve
Avant d’être la première question de micro-trottoir jamais posée, le bonheur est sans doute la toute première abordée en philosophie.
Rassurez-vous, je n’entame pas ici une dissertation de philosophie, exercice auquel la question est longtemps restée cantonnée.
Durant l’essentiel de l’histoire de l’humanité, on s’est avant tout soucié de survivre ; si on était heureux par-dessus le marché, c’était un beau bonus, mais sans pain ni toit, c’est un peu plus compliqué. C’est toujours le cas d’ailleurs.
Si vous ne vous êtes jamais soucié précisément de ce qu’est ou n’est pas le bonheur, rassurez-vous, des penseurs bûchent sur le sujet depuis l’Antiquité.
C’est même l’un des sujets favoris des philosophes grecs ; selon Épicure, par exemple, le bonheur réside dans l’absence de trouble (ataraxie) et la modération des désirs.
Rien à voir donc avec l’hédonisme tapageur qu’on lui prête souvent. Épicure recommandait plutôt un jardin, des amis, un peu de fromage et une vie simple à l’abri du tumulte des passions.
Le bonheur ne devient un sujet politique qu’au siècle des Lumières, et un projet politique au moment des révolutions de la fin du XVIIIème siècle – aux Etats-Unis dont la Déclaration d’indépendance de 1776 proclame le droit pour chacun de « rechercher son bonheur » en fonction de ses désirs et de ses moyens, puis lors de la Révolution française où elle devient un idéal à réaliser de toute urgence, par tous les moyens.
Il est d’ailleurs assez cocasse que ce soit Saint-Just, l’Archange de la Terreur, qui écrive en 1794 que « le bonheur est une idée neuve en Europe »[2].
De fait, jusqu’alors, le bonheur n’était pas un objectif politique. C’était une grâce, un effet secondaire – de la foi pour les uns, de la fortune pour les autres, et le plus souvent de l’amour… mais sûrement pas un droit revendiqué ni un indicateur de gouvernance.
Il l’est devenu. Pour le meilleur, et pour le pire.
Aujourd’hui, on le mesure.
Le Bonheur National Brut
Vous savez peut-être que le Bhoutan, petit royaume enclavé dans l’Himalaya, calcule depuis plus d’une cinquantaine d’années le bonheur national brut (BNB) de ses habitants, en lieu et place du sacro-saint produit intérieur brut (PIB).
Ce concept a été formulé pour la première fois en 1972 par le roi Jigme Singye Wangchuck, alors tout juste monté sur le trône du Bhoutan à 16 ans[3].
C’est en réponse à une question d’un journaliste indien qu’il déclara : « Le bonheur national brut est plus important que le produit intérieur brut ». Cette phrase, un brin provocatrice à l’époque, s’est transformée en véritable principe de gouvernance.
Depuis les années 2000, le Bhoutan a institutionnalisé cette idée : il a développé un indice officiel de BNB, fondé sur neuf domaines (parmi lesquels la santé, l’éducation, le bien-être psychologique, le temps disponible, la diversité culturelle, la qualité de l’environnement, etc.). En 2008, le BNB a même été inscrit dans la Constitution bhoutanaise comme objectif central de l’État.
Là-bas, les politiques publiques sont évaluées à l’aune de leur impact sur le bien-être psychologique des citoyens, leur temps libre, leur lien avec la nature.
Un autre film documentaire – beaucoup plus récent lui puisqu’il est sorti l’an dernier – suit deux « enquêteurs » bhoutanais chargés de mesurer le bonheur des habitants.
Intitulé Agent of Happiness (2024), et réalisé par Arun Bhattarai et Dorottya Zurbó, ce film suit Amber Kumar Gurung et son collègue, qui parcourent le pays pour interroger les habitants sur leur bien-être, à l’aide d’un questionnaire de 148 questions couvrant des domaines tels que la santé, la spiritualité et les relations sociales.
J’ai vu ce film pas plus tard que cette semaine, avec ma compagne. Il nous a laissé un goût un peu amer, je dois dire.
Au début, il y a un côté exotique et amusant, à voir ces deux fonctionnaires demander à chacun combien il a d’ânes, de vaches, et s’il possède un tracteur, question qui paraît totalement saugrenue lorsqu’ils la posent… à un travesti travaillant dans un cabaret !
Au fil de leur voyage, ils rencontrent une diversité de personnes : un fermier patriarche aisé avec ses trois épouses et 11 enfants, une adolescente préoccupée par l’alcoolisme de sa mère, et un veuf trouvant du réconfort dans la religion…
Ces rencontres révèlent les complexités et les faux-semblants du bonheur, et questionnent la possibilité même de le quantifier objectivement. Le film s’achève d’ailleurs sur la proclamation officielle du « taux » de bonheur officiel des Bhoutanais, qui s’élève à 93,8 % ! Un vrai score de Maréchal…
Conclusion douce-amère, oui : le bonheur peut être un vrai cap politique… et pour cela même il n’est pas exempt d’exagération et de manipulation à des fins de propagande…
Pourtant, le Bhoutan a fait des émules.
Le classement des pays les plus (et les moins) heureux du monde
Chaque année un rapport – le World Happiness Report – classe les pays selon le niveau de bonheur ressenti par leurs citoyens, sur la base de données du Gallup World Poll, et analyse les facteurs qui influencent ce bien-être : revenu, espérance de vie en bonne santé, soutien social, liberté, générosité et corruption perçue.
Il a été publié pour la première fois par les Nations unies à l’occasion de la première Journée internationale du bonheur, célébrée le 20 mars 2012, à l’initiative… du Bhoutan justement.
Le rapport est coordonné par le Sustainable Development Solutions Network (SDSN), en partenariat avec la fondation Gallup, et rédigé par une équipe d’économistes et de chercheurs.
D’une année à l’autre, les mêmes pays caracolent dans le peloton de tête. Le rapport 2025 vient d’être publié[4]. Cette année encore, les pays nordiques trustent les premières places : Finlande, Danemark, Islande, Suède…
Ce qui peut, chez nous autres latins prompts à la moquerie, faire sourire : « Le bonheur sous 3 mètres de neige et des températures négatives, vraiment ? »
Et la France dans tout ça ?
Eh bien… la France se classe 33ème. Juste derrière l’Arabie saoudite. Et juste devant Singapour.
La Serbie, le Kosovo, le Koweït nous grillent la politesse.
La France n’a jamais été classée très haut dans ce classement ; lors du premier rapport, elle occupait une modeste 21ème place. Mais depuis, elle ne cesse de chuter !
Pourquoi un pays si riche, doté d’un patrimoine culturel inouï, de paysages à couper le souffle, et de vins classés monument historique… semble-t-il faire des citoyens malheureux ?
Ce sentiment n’est pas une crise passagère. C’est une érosion continue. Un mal plus profond.
« La France est un paradis peuplé de gens qui se croient en enfer. »
Une phrase que l’écrivain-voyageur Sylvain Tesson a écrit en 2017 me paraît très juste : « La France est un paradis peuplé de gens qui se croient en enfer. »[5]
Comment expliquer cela ? Ce rapport annuel suggère des explications.
Il repose sur un indicateur simple : une échelle de satisfaction de 0 à 10 (la fameuse Cantril ladder)… et sur six grands facteurs associés au bonheur :
- le niveau de vie (PIB/habitant)
- la santé (espérance de vie en bonne santé)
- le soutien social (avoir quelqu’un sur qui compter)
- la liberté dans les choix de vie
- la générosité (don, bénévolat)
- et enfin, la perception de la corruption
Et là, pour la France, c’est la douche froide.
Nous sommes (plutôt) bons élèves sur le plan économique et sanitaire. Mais là où le bât blesse, c’est dans le moral collectif, la confiance mutuelle, et la perception de notre système politique.
La France se distingue d’abord par un pessimisme culturel profond, qui pousse les Français à sous-évaluer leur qualité de vie. La défiance envers les autres et les institutions mine aussi le sentiment de bien-être.
Le repli individualiste, notamment en milieu urbain, accentue la solitude.
Le rapport souligne également un sentiment d’injustice sociale : beaucoup estiment que le système ne récompense ni l’effort ni le mérite. Or, la confiance, le lien social et la perception de la bienveillance sont les principaux moteurs du bonheur.
C’est, également, la corruption perçue des autorités qui explique le « faible niveau de bonheur » en France… il est vrai que l’actualité semble nous rappeler chaque jour que nos politiques, tout comme nos industriels, sont prompts à l’entourloupe et aux « pactes de corruption ».
Bien sûr, vous n’êtes pas obligés de prendre pour argent comptant ce rapport.
Mais il ouvre des portes intéressantes pour « gagner en bonheur ».
Voici la taille « idéale » d’un foyer pour y être heureux
Dans la foulée de mes deux précédentes lettres dominicales sur la cuisine, ce rapport 2025 confirme que les gens qui partagent leurs repas sont plus heureux que ceux qui mangent seuls.
Les auteurs du rapport soulignent que manger seul est de plus en plus courant et lié à une spectaculaire baisse du bien-être, en particulier aux États-Unis.
Ce rapport, sur l’exemple des pays latino-américains (eux aussi très bien classés), évalue même à 4-5 personnes le foyer « idéal » pour y être heureux. « Nous constatons que le bonheur augmente avec la taille du ménage jusqu’à 4 personnes, mais qu’au-delà il diminue. Il est à noter que les personnes vivant seules sont beaucoup moins heureuses que celles vivant en groupe. »
Que le simple fait de croire que les autres sont bienveillants suffit à augmenter votre propre bien-être. Et que les actes de générosité – donner, aider, soutenir – augmentent autant le bonheur de celui qui donne que de celui qui reçoit.
Rien de révolutionnaire là-dedans, me direz-vous. Mais le rapport souligne – ou plutôt confirme – qu’une part croissante des jeunes se sent isolée socialement.
Et que les hommes, et les personnes âgées, sont les plus exposés à « la mort par désespoir » (suicide, alcoolisme, etc.).
Ce rapport dit encore une chose troublante : plus une société est bienveillante, plus le bonheur y est équitablement réparti. Et inversement : dans les sociétés fragmentées, solitaires et méfiantes, les plus vulnérables paient le prix fort. Le bonheur y devient un luxe.
À quoi tient le bonheur d’un peuple ?
Au fond, d’après ce rapport, le bonheur tient à des choses aussi simples que : partager ses repas, avoir quelqu’un à qui parler, faire confiance à ses voisins, savoir qu’on n’est pas seul.
C’est sans doute là que tout se joue. Nous avons beau être hyper-connectés, nous vivons de plus en plus seuls, et séparés les uns des autres.
Nous mangeons seuls. Nous vivons seuls. Nous nous déplaçons seuls. Nous mourons souvent… seuls.
Mais, surtout, un peuple heureux, c’est avant tout des gens heureux. Le bonheur est une affaire aussi collective qu’individuelle.
C’est, disait le philosophe Alain, auteur de célèbres Propos sur le bonheur, une affaire de volonté. Ça se travaille, en dépit des circonstances ; je vous parlais au début de cette lettre des guerres au Proche-Orient et en Europe de l’Est, de guerre commerciale, etc.
Il y a toujours eu des guerres, des coups de grisou économiques, de l’incertitude quant à la sécurité, à l’avenir ; s’il fallait attendre que la paix règne sur la terre entière, et que douceur et mets nous tombent tout cuits dans le bec comme dans un pays de cocagne, on ne sera jamais heureux, en effet.
Il faut commencer par soi. Charité bien ordonnée commence par soi-même ; c’est la condition sine qua non pour ensuite la partager et la propager.
Et comme les anonymes interrogés dans Chronique d’un été, il y a autant de façons d’être heureux que de personnes.
Quelle est la vôtre ?
Vous pouvez me répondre en commentaire.
Portez-vous bien, et heureuses Pâques !
Rodolphe
[1] https://vimeo.com/54909410 – Jean Rouch & Edgar Morin, Chronique d’un été (1960)
[2] https://books.openedition.org/obp/4169?lang=fr – Louis-Antoine-Léon de Saint-Just, « Discours de 1794 », in. Œuvres de Saint-Just, 1834
[3] https://fr.wikipedia.org/wiki/Bonheur_national_brut#:~:text=La%20notion%20de%20bonheur%20national,national%20brut%20%C2%BB%20(PNB). – « Bonheur national brut » (fiche Wikipédia)
[4] https://worldhappiness.report/ – World Happiness Report 2025
[5] https://www.dailymotion.com/video/x5lxb65 – Sylvain Tesson, France Inter, 12 mai 2017
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En soumettant mon commentaire, je reconnais avoir connaissance du fait que Total Santé SA pourra l’utiliser à des fins commerciales et l’accepte expressément.
Oui, je suis heureuse parce que j’ai la faculté de me rappeler, en toute occasion, ce qui fait joie : une belle tablée avec la famille ou des amis… simplicité, authenticité, proximité… La réalisation d’un bel ouvrage, la contemplation d’une œuvre d’art ou bien, la complétude dans le travail…Une balade en bord de mer, un séjour en montagne, un bain de nature dans mon jardin, nourrir les oiseaux, promener mon chien, écouter les ronrons de mon chat, écouter un opéra, de la musique, mais surtout, lire… Cicéron écrivait à l’un de ses amis : » Si tu as une bibliothèque qui donne sur un jardin, tu n’as besoin de rien d’autre… » Tout ça fait sens. En écoutant nos joies, nous retrouvons les ingrédients du bonheur.
Nous vivons depuis quelques années dans la culture du malheur, sans cesse à se plaindre, à se proclamer victime, à n’exister que sous des rapports de force. Nous n’éduquons jamais à nous réjouir, à nous émerveiller, à nous enchanter, à ressentir puissamment nos joies, ni les nommer aux autres… Or toutes ces joies sont fondatrices et font de nous ce que nous sommes.
Rappelez-vous, quelle a été votre plus grande joie ?
J ai un esprit positif. Pour moi « au dessus des nuages le ciel est toujours bleu ». Il y a toujours des situations pires que la mienne et chacun peut aller de mieux en mieux en faisant un geste, un sourire, en faisant une visite ou un appel téléphonique…plein de petits gestes qui ne coûtent que de le faire spontanément. J ai 80 ans et ne désespéré pas de transmettre mes pensées positives autour de moi.
J ai suivi un stage de la méthode » SILVA » qui nous incite à aller de mieux en mieux. Je vous ouvre à chacun mon cœur et mes belles pensées.