Chers amis, 

Si vous ne digérez plus rien, avec un ventre constamment ballonné, vous souffrez peut-être de SIBO, cette maladie caractérisée par une désorganisation du microbiote intestinal qui perturbe douloureusement la digestion et occasionne des dysfonctionnements en cascade. Quelles sont ses causes ? Comment le distinguer du Syndrome de l’intestin irritable ? Et surtout : comment y faire face ? Lisez la suite de ce message pour découvrir 4 plantes qui assainissent votre intestin en profondeur. Mais avant tout, je vous explique un peu plus en détail pourquoi vous devez absolument entretenir votre microbiote. 

Le SIBO, des bactéries en excès qui ne provoquent pas que des maux de ventre…

Le SIBO perturbe à la fois les fonctions et la structure de l’intestin [1]. Tout déséquilibre des populations du microbiote peut provoquer d’innombrables symptômes. Dans le SIBO, les bactéries anormalement nombreuses au niveau de l’intestin grêle entravent la digestion et l’absorption des nutriments. Cela peut provoquer trois types de troubles : 

  1. Des troubles digestifs

Lorsque le bol alimentaire se déverse dans l’intestin grêle, c’est un énorme buffet qui est servi aux bactéries. Elles se multiplient, fermentent et, en fermentant, elles produisent des gaz, dont l’un des plus fréquents dans le SIBO est l’hydrogène et/ou parfois le méthane. L’accumulation de ces gaz entraîne un cortège de symptômes variables selon les personnes : des ballonnements, des flatulences, des renvois et, quand l’intestin est sous pression constante, cela crée des douleurs abdominales, des troubles du transit avec des épisodes de constipation, de diarrhée ou une alternance entre les deux et, parfois, des nausées [2].  

  1. Des carences nutritionnelles

Progressivement, les bactéries en excès dégradent le bol alimentaire avant que les nutriments soient absorbés par le corps, engendrant des carences nutritionnelles multiples (fer, calcium, etc.). La carence en vitamine B12 est particulièrement fréquente chez les malades du SIBO  ; elle peut se manifester par de la dépression, des troubles de la mémoire, des fourmillements ou une anémie [3]. Les bactéries en excès finissent aussi par bloquer l’activité des sels biliaires, chargés de faciliter la digestion des graisses, ce qui conduit à une malabsorption des graisses avec des selles grasses, des carences en vitamines liposolubles (A, D ou E) essentielles à l’immunité, en acides gras essentiels, etc. 

  1. Une hyperperméabilité intestinale

Enfin, les bactéries enflamment la muqueuse, ce qui peut conduire à une hyperperméabilité intestinale, une situation où de grosses molécules et des toxines pénètrent la circulation sanguine, entraînant des réactions immunitaires et de l’inflammation, sources de maladies chroniques. Les chiffres font peur car, finalement, on observe une pullulation anormale associée à de très nombreuses maladies : rosacée [4] , acné [5], syndrome des jambes sans repos [6], fibromyalgie [7], autisme [8], maladie de Parkinson [9], obésité [10], diabète de type 2 [11], maladie cœliaque[12], maladie de Crohn, etc.

Les quatre plantes qui assainissent l’intestin 

Si la médecine classique s’attaque au SIBO avec des antibiotiques, comme pour les maladies infectieuses, il existe également des alternatives naturelles avec des plantes aux propriétés antimicrobiennes. De nombreuses plantes ont une activité comparable à celle des antibiotiques et une étude a montré qu’elles pouvaient être plus efficaces que le Rifamixin, l’antibiotique de référence contre le SIBO, avec l’avantage de ne pas avoir d’impact négatif sur l’équilibre du microbiote [13]. Le tout est de trouver la bonne dose et le bon mélange. Le protocole le plus suivi aux États-Unis a été élaboré par une des grandes spécialistes du SIBO, le Dr Allison Siebecker (www.siboinfo. com). Elle suggère de faire une cure de quatre semaines avec une combinaison de 2 ou 3 de ces plantes : 

La berbérine : ce composé antioxydant utilisé depuis longtemps dans la médecine traditionnelle chinoise peut être extrait de plusieurs plantes. Il permet de lutter contre les micro-organismes, bactéries, levures, etc. De plus, il protège la muqueuse intestinale [14] et agit contre le diabète. Il est efficace sur les fermentations à hydrogène à la dose de 3 à 5 g par jour. 

Le neem : cette plante de la médecine ayurvédique est un antiseptique aux propriétés antibactériennes, antivirales, antiparasitaires et immunomodulatrices [15]. La dose efficace peut varier de 900 mg à 1 800 mg par jour. Le neem est contre-indiqué pour les femmes enceintes.

L’huile essentielle d’origan (Origanum compactum) : très puissante, cette HE a des propriétés antibactériennes, antifongiques et antioxydantes. Elle lutte donc à la fois contre le SIFO et le SIBO et est efficace contre les fermentations à méthane. Elle est interdite aux femmes enceintes  ; elle est également dermocaustique et il est préférable de la prendre sous forme émulsifiée. La dose efficace est de 150 mg à 200 mg par jour

L’allicine : ce composé de l’ail présente de puissantes propriétés antibactériennes, antivirales et antifongiques. Il est efficace contre le Candida [16] et protège la muqueuse intestinale. L’ail est un aliment riche en FODMAP ; cependant, l’allicine est acceptable, car il ne comprend pas la partie fermentescible. Il est recommandé dans les fermentations à méthane et la dose conseillée est de 1 à 1,5 g par jour.

Activer le nettoyage de l’intestin 

Une fois que les bactéries de l’intestin grêle ont été ramenées à des proportions saines, maintenir un régime alimentaire sain et corriger les facteurs de risques sont nécessaires. Pourtant, malgré cela, le SIBO présente un taux de récidive particulièrement élevé. L’une des clés pour prévenir une rechute réside dans l’activation du système de nettoyage de l’intestin, le complexe migrant moteur. 

Quelques conseils pour le relancer : 

● Respecter un intervalle de quatre heures entre les repas et une pause nocturne de douze heures. 

● Adopter des techniques antistress : cohérence cardiaque, méditation, etc.

● Prendre un prokinétique dès la fin du traitement avec les plantes antimicrobiennes. Un prokinétique est une substance stimulant le complexe migrant moteur. Le gingembre est par exemple un grand régulateur du système digestif ; il favorise la vidange gastrique et le transit intestinal. 

Portez-vous bien,

Rodolphe.

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Sources :

[1] Dukowicz AC, Lacy BE, Levine GM. « Small intestinal bacterial overgrowth: a comprehensive review. » Gastroenterol Hepatol (N Y). 2007;3(2):112–122

[2] Bures J, Cyrany J, Kohoutova D, Förstl M, Rejchrt S, Kvetina J, Vorisek V, « Kopacova M – Small intestinal bacterial overgrowth syndrome. » World J Gastroenterol. 2010 Jun 28; 16(24):2978-90 

[3] Murphy MF, Sourial NA, Burman JF, Doyle DV, Tabaqchali S, Mollin DL. « Megaloblastic anaemia due to vitamin B12 deficiency caused by small intestinal bacterial overgrowth: possible role of vitamin B12 analogues. » Br J Haematol. 1986 Jan;62(1):7-12

[4] Agnoletti AF « Etiopathogenesis of rosacea: a prospective study with a three-year follow-up. » G Ital Dermatol Venereol 2017 Oct ;152(5) ;152(5) :418-423 

[5]  Bowe WP, Logan AC. « Acne vulgaris, probiotics and the gut-brain-skin axis – back to the future? » Gut Pathog. 2011;3(1):1. Published 2011 Jan 31. doi:10.1186/1757-4749-3-1 

[6]  Weinstock LB « Restless legs syndrome is associated with irritable bowel syndrome and small intestinal bacterial overgrowth. »Sleep Med. 2011 Jun;12(6):610-3 

[7] Pimentel M, Wallace D, Hallegua D, et al « A link between irritable bowel syndrome and fibromyalgia may be related to findings on lactulose breath testing. » Annals of the Rheumatic Diseases 2004;63:450-452 

[8] Wang L. et al. « Hydrogen breath test to detect small intestinal bacterial overgrowth: a prevalence case-control study in autism. » Eur Child Adolesc Psychiatry. 2017 Aug 10 

[9] Niz XL « Prevalence of small intestinal bacterial overgrowth in chinese patients with Parkinson’sdisease. » J Neural Transm 2016 Déc ;123(12) :1381-1386 

[10] Jung SE « Obesity is inversely related to hydrogen producing small intestinal bacterial overgrowth in non-constipation irritable bowel syndrome. » J Korean Med Sci 2017 Jun ;32 :948-953 

[11] Rana SV « Malabsorption, Oro cecal Transit Time and Small Intestinal Bacterial Overgrowth in Type 2 Diabetic Patients: A Connection. » Indian J Clin Biochem. 2017 Mar;32(1):84-89 

[12] Tursi A, Brandimarte G, Giorgetti G. « High prevalence of small intestinal bacterial overgrowth in celiac patients with persistence of gastrointestinal symptoms after gluten withdrawal. » Am J Gastroenterol. 2003 Apr;98(4):839-43

[13] Chedid V « Herbal therapy is equivalent to rifaximin for the treatment of small intestinal bacterial overgrowth » Glob Adv Health Med 2014 May ;3(3) :16-24 

[14] Zhou X « Berberine treatment increases Akkermansia in the gut and improve high fat dietr induced atheriosclerosis in Apoe – mice. » Atheriosclerosis 2018 Jan;268:117-126. Li D Zheng « Amelioration of intestinal barrier dysfunction by berberine in the treatment of non alcoholic fatty liver diseases in rats. » Pharmacogn Mag. 2017 Oct-Dec;13:677-682. He Y « Activation of IGF-1/IGFBP-3 signaling by berberineimproves intestinal mucosal barrier of rats with acute endotoxemia. » Fitoterapia 2018 jan;+24:200-2005 

[15] Al Saiqali M « Antimicrobialand anticancer potential of low molecular weight polypeptides extracted and characterized from leaves of Azadirachta indica » Int J Biol Macromol 2018 Jul 15;114:906-921. Barua Dr « Efficacy of NeemExtract and Three Antimicrobial Agents Incorporated into Tissue Conditioner in Inhibiting the Growth of C. Albicans and S. Mutans » J Clin Diagn Res 2017 May;11(5) 

[16] Burian JP « Fungal infection control by garlic extracts (Allium sativum L.) and modulation of peritoneal macrophages activity in murine model of sporotrichosis. » Braz J Biol. 2017 Nov;77(4):848-855