Chers amis,

La baisse de la pression sanguine fait partie des symptômes de la sénescence, au même titre que la perte de densité osseuse ou le déclin des facultés cognitives. 

Dans cette optique, faire artificiellement baisser la pression sanguine, même dans le but de prévenir les risques cardio-vasculaires, consisterait à réduire mécaniquement l’espérance de vie du patient

Des chercheurs américains et britanniques sont même parvenus à établir une fourchette assez précise : pour ce faire, ils ont analysé les mesures de la pression sanguine de quelque 46 634 patients au cours des vingt années précédant leur décès (survenu à l’âge de 60 ans, ou plus tard). 

Ils ont constaté que, chez les personnes âgées, la pression sanguine commence à décliner entre 14 et 18 années avant la mort du patient[1]

Avec une importante décélération au cours des deux années précédant la mort

Il s’agit d’une moyenne opérée à partir de profils différents, et prouvant notamment que l’âge absolu est un moins bon prédicteur du moment du décès que l’état du déclin de la pression artérielle. 

Par exemple, si vous n’avez que 70 ans et que votre pression sanguine a commencé à décliner depuis sept ans, votre espérance de vie est moins importante que si vous avez 80 ans et que votre pression artérielle commence à peine à décliner. 

À ce stade, la prescription d’antihypertenseurs pourrait donc être un vrai accélérateur de sénescence… et une tension artérielle élevée, contre tout pronostic, un facteur de longévité passés 80 ans !

Portez-vous bien,

Rodolphe


[1] James S. Goodwin. Decreasing Blood Pressure in Older Patients. JAMA Intern Med. Published online December 04, 2017. doi:10.1001/jamainternmed.2017.7035